Quand le musée Bourdelle parle d’inquiétude, de décisions et de libération…
Est-il temps de tirer un bilan de mon opération ?
Depuis ce moment dont je t’ai raconté le pourquoi ici ont passé quatre mois. Quatre mois à gambader en tous sens comme je n’avais pu le faire depuis 3 ou 4 ans. Quatre mois électriques, éclectiques, vécus sur les chapeaux de roue… Quatre mois tellement moi. Après trois jours de léthargie à l’hôpital, il a fallu à la sortie la force de conviction des drogues et de #LuiCEstCuir réunis pour que je prenne le repos nécessaire à la convalescence.
[J’en ai d’ailleurs profité pour trier mes placards, mais ne le dites pas…]
Que dire donc.
« Allégée » est le mot qui me semble le plus adéquat. Allégée d’une prise de décision : passer à l’acte impliquait tant, à la fois amputer mon année professionnelle, prendre un risque opératoire, faire face à d’éventuelles séquelles peu sympathiques, et surtout ne pas savoir si cette opération aurait les effets escomptés. Mais la question n’était plus de savoir si je voulais jouer le jeu ou non : le jeu était là, en moi, je pouvais passer mon tour ou entrer dans la compétition. Ce que j’ai fait.
Allégée ensuite de la douleur diffuse et permanente qui me taraudait, au sens propre, qui rabotait une énergie que je ne parvenais plus à solliciter pour des tâches même réduites. Aujourd’hui, mon corps ne combat plus de résidus inflammatoires, et j’en suis en retour galvanisée par le soulagement et la joie de retrouver mes capacités, mon temps et mon espace, sans avoir à lutter pour ne parvenir qu’à être l’ombre de moi-même. Et cette possibilité de me mouvoir normalement et de ne plus recourir aux médicaments est en train de faire, enfin, s’écrouler joyeusement le poids accumulé malgré toute la volonté déployée.
Tellement allégée que j’ai gambadé tout l’été. J’ai marché des dizaines et des dizaines de kilomètres, sac à l’épaule à Londres et Varsovie, sac au dos en Macédoine et en Grèce. J’ai crapahuté dans des gradins antiques, parcouru des musées gigantesques, grimpé des collines et des immeubles parisiens quatre à quatre. Je me suis réapproprié le monde. Et dans le même temps, je corrigeais un manuscrit, participais à l’écriture et à la relecture de manuels scolaires, préparais des interventions et des projets en tous sens pour mes collègues et mes élèves en plus de classes à projets. Je me suis réapproprié le temps aussi.
J’ai fini par faire une rentrée littéraire et une rentrée scolaire concomitantes. Les levers très matinaux, les heures de transport quotidien, les cours emplis d’enthousiasme, les cris et bousculades d’élèves dans les couloirs, les formations, les interventions, les idées écoutées et suggérées, les 12 000 projets dévoreurs d’énergie à lancer/manager/analyser, les interviews pour promouvoir mon livre, les moments à deux, les moments avec les Monstrougnets, les moments entre amis.
Aujourd’hui, fin septembre, l’épuisement que je ressens est celui d’avoir fait beaucoup… mais c’est tout. La fatigue d’une personne impliquée dans la rentrée scolaire et qui se jette avec gourmandise dans sa vie personnelle.
Et de la maladie, il ne reste rien ? Si. Toujours. Il y a cette douleur qui revient régulièrement à la hanche, il y a des filigranes de symptômes aussi, et une petite fatigue de temps à autre. Mon médicament, par chance, a été allégé lui aussi et confinera la maladie le temps qu’il pourra. Elle sera de toute manière toujours là.
Le chirurgien souhaite attendre avant de tirer un bilan, et moi de bilan je ne tirerai pas. Je sais que d’ici cinq ans, dix ans, quinze ans, je le reverrai.
Mais ce qui compte, c’est l’ici et maintenant.
Là où la vie est à croquer.
« Le Fruit » (1902-1906) : « si les pommes sont dans ma main, que crois-tu que je puisse cacher dans mon dos… ? ».
Courage courage courage pour les douleurs qui subsistent! Et bravo pour l'état d'esprit!
@Swan : merciiii !!! Et ces douleurs sont si rares et peu fortes par rapport à avant... cela redonne l'énergie d'attendre qu'elles passent quand elles sont là, sans que cela n'atteigne plus le moral ! 🙂
Oh c'est super alors!! Touchons du bois pour que cela continue et s'améliore encore et encore!!
*Envoi d'énergie positiiiiiiiives*
Je suis heureux ! Profite de tout, soit prudente comme tu as toujours su ne pas l'être, croque la pomme et va chercher dans son dos d'autres fruits que certains disent défendus!
De bonnes nouvelles après ce que tu as traversé
Moral d'enfer ! ta philosophie de vie inspire ... MERCI !
Je te suis en sous marin depuis un bout de temps, je laisse juste un mot pour te dire que ce post est plein d'espoir, et ça fait du bien de lire ce genre de choses. Merci 🙂
Et un mois plus tard, c'est toujours stable ? Je l'espère. Je t'avais dit que tu avais fait le bon choix.
Ravi que ta santé te permette de vivre librement .
Question accessoire: tu n'as pas de signatures de prévues en librairie ?