Ce blog n’est pas uniquement longues réflexions emberlificotées : il est aussi n’importe quoi, ne l’oublions jamais.

Et je m’empresse de le prouver en replongeant dans une série d’objets dont je voulais te parler. J’avais ainsi déjà évoqué ces objets que je ramène du bout du monde, découverts en furetant dans un rayon de supermarché ou sur un étal de night market et qui, parce qu’étranges, incompréhensibles au premier abord et même au second parce que j’ai encore du mal avec les instructions en laotien ou en japonais, incongrus… ou tout simplement roses… titillent mon oeil. Petit truc, pas cher et bizarre : comment résister ? J’achète donc, je glisse la chose au fond de mon sac à dos et voici comment sont nés les OCRI, les Objets Culturels Révélateurs d’Identité. Ce que disent de tout petits objets de détail sur une culture ou une manière de vivre le monde au quotidien.

J’avais parlé des Pattàmeubles ou des T-shirts à message profond ? Voici donc les… euhhh… CrocsAGriffes.

Mais rappelons l’adage qui te permettra de continuer à lire ce billet avec bienveillance : « Le ridicule ne tue pas et ne donne pas la tourista ». Donc en voyage, je n’hésite pas à me rendre ridicule.

Depuis 7 ou 8 ans, lors de vadrouilles régulières en Thaïlande, j’ai vu une mutation des Crocs qui y sont vendues à chaque coin de rue. Chaussures en plastique de couleur de préférence fluo ou au minimum très très vive, les Crocs sont certes un ovni en matière de mode, mais pas beaucoup plus que ces pseudo santiags en faux cuir cloutées ou que les Uggs à sequins pailletés roses ou bleues que nous subissons cet hiver. Et quand tu passes ton temps à patauger dans des rues boueuses, aux trous béants et recouvertes d’immondices comme l’Asie sait t’en réserver notamment en période de mousson, tu aimes les Crocs. Mutation des Crocs donc (que dans ma sagesse j’ai immédiatement attribué à un Effet Pré-Fukushima) consistant à…

… accentuer la forme aérodynamique en rétrécissant le talon…

… élargir le bout du pied pour une meilleure prise au sol quand tu galopes après les brochettes de foies de volaille grillées dans la rue…

… ajout de griffes non-rétractiles pour bien montrer qui-c’est-qu’est-le-chef quand tu te bats pour LE vernis à ongles repéré dans la boutique du coin de la rue…

… le rugissement est en option sur certains modèles, à voir avec votre concessionnaire favori.

Que cela révèle-t-il de la Thaïlande ? [Musique angoissante.]

Que ses marchés t’y réservent le plus dingue de tout ce que peut produire l’Asie en matière de forme, de couleur et de désintérêt pour les règles élémentaires de la mode. Mais aussi que pour réussir à saisir les dernières brochettes de foies de volailles grillées dans la rue de ta main aux ongles vernis d’un si beau bleu-gris, TU ES PRETE A TOUT. Oui, j’ai vu des gens en porter réellement. Non, je ne les ai pas achetées (ma collection de Crocs-de-Voyage est déjà importante…)…

… mais comment, comment !, aurais-je pu résister à envoyer valser mes sandales en plein shopping pour les essayer et gambader avec ? Je suis Chouyo, moi ! Je ne peux pas résister à ça ! Ce genre de trucs a été fait tout pile pour me rendre folle et pousser des « HIIIIIIIII » en public !!!

Voilà.

Maintenant je cours me cacher…

HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)