J’ai raconté il y a peu comment un petit monde bien organisé, bien huilé, bien ségrégé, vivait dans mon immeuble à Bombay.
Il était le lieu de scènes extraordinaires ou typiques de l’Inde, notamment des moments limites dont on y est témoins : tous ces instants de risque qui, à nos yeux, allient l’audace à l’inconscience, la naïveté et l’arrogance bravache. Traverser une autoroute en tongues, enjamber un parapet, utiliser un marteau-piqueur pieds nus, patauger dans le goudron sans protection, grimper à des hauteurs grisantes avec une corde enroulée autour du torse (si, j’ai la photo)…
Je suis restée fascinée une après-midi à observer un des repairwallas de mon immeuble.
Une métaphore.
Peut-être était-il téméraire, courageux, inconsidéré, fou ou bien tout simplement très conscient de son poids, de sa taille, de chacun de ses mouvements. Mais il avait un rapport au risque, à la blessure, et par-delà sans doute au danger et à la mort bien différent du mien. Comme l’Inde. L’excès de précaution, le principe même de précaution n’existe pas. Tout comme prévoir, anticiper ou conjecturer existent encore moins. L’équilibre se fera de lui-même dans ce pays stable qui se démantèle et s’érige à la fois, qui implose et se construit, qui s’achève enfin et débute seulement.
En Inde on fait.
Et on voit…
Et si tu aimes les saisons indiennes de L’Amour du Risque, il y en a d’autres ICI.
(0)Boah...
(0)
Et me voilà a rigoler en imaginant le possible gadin si ce réparwalla avait mangé un thali de riz de trop...
Principe de précaution ahaha,la bonne blague.C'est comme Mister India qui s'obstine a ranger des buches de chene en tongs alors qu'elles sont deux fois plus lourdes que lui.Grrrrrrrr
@Zaneema : et le plus fou c'est que j'ai très rarement vu (et toi non plus je pense) d'accident de ce type, les gens sont plutôt adroits (il faut bien compenser l'absence absolue de sécurité 😉 ).
Mouahahah ! Alors là... il y a certaines choses que l'on ne change pas donc 😉
On dirait un acrobate dans un cirque de poche 🙂 (et au fait, joie...)
@Nekkonezumi : oh mais c'est exactement ça, un funambule des immeubles ! 🙂