[Tu peux imprimer ce calendrier chez toi, en cliquant sur l’image, et avoir chaque mois un des visages de Bombay sur ton bureau, ton réfrigérateur ou même la porte de tes toilettes… c’est fou, je sais !]
J’ai testé à Bombay les encadreurs et les imprimeurs, les tailleurs et les couturiers, les cordonniers et les maroquiniers, et à chaque fois le résultat a été sans appel : appelée le jour dit, livrée le jour dit, contactée en cas de souci, tout le temps qu’il faut pour expliciter et se faire expliquer, alors mieux vaut recourir à eux. Pour faire encadrer, coudre, broder, recoudre, laver ou pour des conseils sur le tissu à acheter ou le cuir à utiliser, que de recourir aux grandes enseignes.
Car les produits manufacturés en Inde sont de piètre qualité, quand elle n’est pas exécrable. Les employés sont peu formés, parce que ne restant que peu de temps, parce que l’on fonctionne en Inde de manière monotâche, et dans la très grande majorité des cas les vendeurs ne connaissent strictement rien aux produits qu’ils vendent. Cela correspond à la société de consommation indienne actuelle, dont pour une grande majorité il reste plus important de dépenser moins que de dépenser mieux.
Le petit boutiquier, l’artisan lutte bien sûr contre la progressive avancée des grands groupes indiens. Leurs conditions de travail sont souvent déplorables, dangereuses, les enfants aident, c’est plus noir que rose, sans pitié que tendre. Mais, si l’on grattait derrière les grandes enseignes indiennes, que trouverait-on…
L’artisan a hérité de son père la boutique et la façon, les gestes et le coup d’oeil. Il les a maintenus, améliorés parfois, en tout cas il connaît son métier. Il connaît tes voisins, il connaît le quartier, il vit ici depuis des décennies et sait que sa réputation est fonction de la qualité de ses conseils, comment l’aider à dépenser juste et non pas plus, pour qu’elle revienne, encore et encore.
Ce n’est pas par tradition et refus de la modernité que les vieilles dames et les messieurs éclairés de Bombay recourent aux artisans de la ville. C’est juste parce qu’ils savent où trouver les vrais professionnels.
Note : en orange les jours fériés en Inde (Ramzan Id/Id-ul-Fitar) et en bleu en France (Assomption). Voici les mois de janvier , février, mars, avril, mai, juin et juillet !
C'est tellement vrai!Mais la lutte est acharnée pour ces artisans.Mon beau -père qui est tailleur a heureusement ses clients fidèles,mais quand meme les jeunes préfèrent les vetements "ready-made"mals coupés et de mauvaise qualité.
@ Zaneema : c'est exactement ça ! C'est vrai que le prêt-à-porter n'est vraiment pas cher en Inde, et les formes plus variées, modernes etc. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que les tailleurs qui ont le savoir-faire et bien souvent de très bonnes idées n'aient pas lancé des petits commerces de vêtements, avec leurs propres idées : on reste vraiment dans l'idée de la commande en fonction de la demande spécifique des clients, pas dans l'initiative, et vu les talents c'est bien dommage !