Je réapprivoise ces moments qui sont à d’autres évidents mais qui m’ont terriblement manqué. Je les guette, les crée, les protège, les savoure.
Une fenêtre qui ouvre sur le monde sans être bardée de barreaux. L’Inde se barricade, se protège et s’enferme derrière les grilles des fenêtres, la peur du voleur et la ségrégation d’avec l’autre. Désormais j’ouvre grand ma fenêtre, laisser entrer l’air mais aussi le soleil, retrouvant le plaisir de le laisser glisser sur la peau, la pénétrer lentement, lui imprimer la langueur que seule une chaleur directe peut procurer. Désormais aussi j’ouvre grand la fenêtre pour, d’un geste large et victorieux, secouer linge et torchons, draps et vêtements, plaisir d’une liberté où le plein air va et vient à grands mouvements. Désormais enfin j’ouvre ma fenêtre sur le silence. Finissant par croire que je ne suis entourée que d’appartements vides tant la sourdine des voix et des bruits y est de mise, si ce n’est de temps à autre un accord de piano, une note de musique.
Je retrouve alors le plaisir de lire. Sans être interrompue chaque minute par le claquement sonore des sandales des maids dans les escaliers ou les vociférations des voisins, les glapissements d’enfants gâtés et les croassements assourdissants des corbeaux. Sans être assaillie du vrombissement d’un ventilateur et d’agressifs klaxons.
Lire. En plein air, en pleine après-midi, en plein soleil, dans le silence. Des romans qui patiemment ont attendu ma sérénité retrouvée, des journaux qu’un regard bleu tendre a mis de côté pour moi.
Alors je goûte la chaleur sur ma peau, les mots sous mes yeux, le calme autour de moi.
Sur la pointe des pieds, tu peux toi aussi savourer…
enfin , une photo de ton appart ! un regard bleu tendre?!
@ Mareme : oui, tu en auras d'autres dans pas longtemps ! 🙂
ET ces Plaisirs, ce recueillement dans le Boudoir du quotidien ne manquent pas d'exhaler une poétique saveur, sensible § éclairée, avec les mots de Chouyo ("Hochement de tête über approbateur")!
a presto, Antoine
@ Vertiginoso : merci ! J'essaie de trouver les mots pour faire comprendre la sérénité que je ressens 🙂
Un vrai petit coin de paradis!
@ MaO : vouiiii, là c'est le côté chinois de la pièce, l'autre côté est indien ! 😉
La quiétude ...
@ Shaya : ouaaais ! Presque de la quiéteur même 😉
Quand je suis arrivé en France j'ai ressenti les mêmes choses. Toi avec soulagement mais moi avec étonnement et nostalgie.
Maintenant au retour vacances de l'Inde sur la route (de retour de CDG) je m'attends à entendre les Klaxons...Merde comment ils peuvent rouler sans Klaxonner ! 🙂