Un jour, l’employé d’un hôtel thaïlandais m’a tendu son adresse email pour garder le contact, du genre : porn.waraporn[at]hotmail.com… Oui… Moi aussi j’ai éclaté de rire (mais un peu après), et comme il m’est apparu sur le coup évident que ce que cherchait ce monsieur ne m’intéressait pas, je n’ai pas gardé contact… GROS PREJUGE. Car en effet…
J’ai fini, au bout de quelques années, par comprendre en regardant les noms des magasins, des marques, des gens, compris que « porn » en thaï est un nom commun. Un prénom même. Un mot qui n’a rien de sulfureux, qui n’a rien à voir avec l’industrie pornographique, puisqu’il signifie « fruit », « mélange » ou « poudre ».
Même si bien évidemment on peut toujours user de métaphores telles que « viens goûter à mon porn », mais ce que tu fais avec les mots ne regarde que toi… Bien bien bien.
Le problème afférent à cette confusion linguistique, c’est que l’on finit par avoir l’esprit très mal placé en Thaïlande : l’affluence de « porn » fait qu’on a l’impression que bien des mots deviennent équivoques… Porn… Porn a une petite amie. Elle est belle et son prénom c’est Pussy… [C’est bon tu l’as en tête maintenant ? Hinhinhin…] Ou un petit ami. Ou les deux. Et ils font plein de choses ensemble (et pas seulement jouer au ping-pong…).
Morning Glory ? Juste un légume local et un magasin, et HotMale la mauvaise orthographe pour un café Internet ?
Quant aux boucles d’oreilles Pink Puss et au bar Super Pussy, je ne m’avance pas…
En tout cas, je suis presque sûre que ce T-shirt n’est pas équivoque. Tout au moins pas totalement…
Ce slogan devrait être actualisé :
les hormones en folie, c’est plutôt Twitter que Myspace désormais…
Bien évidemment, en Thaïlande le pragmatique l’emporte : et là où il y a du Porn et du Pussy, certains essaient de ne pas prendre de risques et que tout marche bien. Tu trouveras donc très facilement de quoi faire s’ériger Monsieur s’il est besoin, de quoi lubrifier Madame (et l’autre Monsieur éventuellement), de quoi doter Madame des attributs de Monsieur, de quoi se protéger des maladies et d’une grossesse éventuelle, de quoi s’amuser donc et, en cas de doute, un petit test pour vérifier tout ça…
J’aimerais savoir un jour si l’ambiguïté du mot « porn » a joué dans le développement de la prostitution en Thaïlande, en tout cas dans la publicité de pratiques sexuelles plutôt cachées dans le monde occidental. Il y a de fait un ludo-pragmatisme évident, à destination des touristes occidentaux venus chercher là du Pussy et du Porn, qui tâche de se mettre en place : sextoys, lubrifiants, pilules du lendemain et, surtout, préservatifs disponibles n’importe où, juste en tendant la main ou presque. Ce qui me rappelle quand l’armée thaïlandaise a jeté des sacs de préservatifs aux populations rescapées des inondations parce qu’au bout de quelques semaines sans électricité et télévision, elles commençaient à s’ennuyer. Il fallait éviter un baby-boom neuf mois plus tard…
*ASFW : Almost Safe For Work…
Note : j’avais évoqué dans un billet sur la Chine et l’Inde le « mur de la joie » du ludo-pragmatisme sexuel…
Je comprend mieux pourquoi la Thailande attire les foules!Je crois que pour certains touristes ce pays ne se résume qu'au sexe facile et les thailandais de surfer sur la vague...
@ Zaneema : oui, il faut se faire une raison, on peut réellement y trouver ça. Mais, et c'est le TRES grand avantage de ce pays, on peut aussi presque totalement l'éviter !
Si je comprends bien c'est un problème de langue, quoi (fallait que je le dise).
@ Nekkonezumi : absolument, tu as mis le doigt dessus ! (Désolée il fallait que je surenchérisse, hihihi...)
J adore le savon supaporn. Too good to be true
@ Patricia : c'est de l'huile de massage en plus... imagine... j'aurais du t'en ramener !
Ici y a un bled qui porte le doux nom de Lanus et qui, evidemment a un club de foot. Tu peux donc etre fan de lanus, si tu veux.
@ Patricia : oh ouiiiiiiiiiiii !!! Je veux un maillot avec écrit "je soutiens Lanus !!!" 🙂
Nous nous appelons tous Porn au fond de nous-mêmes.
PS: ahhhh super pussy, que de souvenirs. Le dépaysement à deux pas de Convent.
@ Michel : mais alors très au fond ! Rôôôôô, ça va... 😉
Oui, à un jet de pad thai ! 😉