Lentement, pernicieusement presque, notre regard s’habitue à notre environnement et intègre de nouvelles évidences paysagères. Il est normal de voir de temps à autre dans une ville française une boulangerie, il est normal à Bombay de voir les racines d’un banyan crever le trottoir, et tout comme il est habituel de passer devant une station de Vélib’, il est évident de voir passer une vache sacrée. Je ne dis pas toutefois que les deux ont la même fonction, bien sûr…
Au bout d’un moment on n’y fait même plus attention.
Et à trop vouloir comprendre, à trop vouloir interpréter, on oublie ce qui est simple…
Il était évident ce jour-là que j’avais devant moi un lingam, cette élévation de pierre dure, noire, qui représente le phallus de Shiva et constitue en Inde un élément votif et religieux à part entière. Devant un banyan qui plus est, arbre sacré, et au milieu d’une aire relativement propre.
Situé dans le quartier d’affaires de Bombay, il n’y avait pour moi là rien de contradictoire : et dans mon esprit, l’axiome de l’évidence se déployait « je suis en Inde, donc je vois un objet phallique, donc c’est un lingam, donc c’est normal ».
Je ne sais donc même plus reconnaître une bouche à incendie…
Je n'ai jamais vu de bouche à incendie de cette taille-couleur-forme.
Les miennes sont plus hautes, plus larges, peintes en rouge.
Celle-ci prête vraiment à confusion!
(Oui j'ai l'esprit mal placé)
@ Shaya : en Inde, elles sont comme ça parfois... elles datent d'il y a un certain temps je pense... Mais même plus haute, plus large et peinte en rouge, et bien euhhh... nan rien 😉
Alors que moi, instantanément, j'aurais reconnu une bite (non, je n'ai pas dit ça)
@ Nekkonezumi : et je n'ai pas lu ça, non, pas du tout... 😉