Dans les villes indiennes, on est habitué aux aspérités qui accrochent le regard : des panneaux publicitaires, des enseignes, des fils électriques, des néons, qui surplombent corniches et balcons s’empilant eux-mêmes sur des structures anarchiques d’escaliers extérieurs, d’excroissances de béton, de fenêtres encastrées et de parapets improbables. La plénitude architecturale et la sérénité urbaine sont deux concepts qui n’ont pas cours en Inde et à Bombay. Peur du vide, peur du silence, donc enchevêtrement maximal pour se donner l’illusion d’une présence.
C’est pour cela qu’une façade lisse, pleine, d’une unicité qui effraie presque dans ce chaos visuel ne peut qu’étonner. Pas une fenêtre, pas un tuyau, pas un fil électrique.
On laisse son regard errer, on se demande comment cet édifice tient, comment il peut être ne serait-ce qu’indien. On s’étonne qu’aucune agence de pub n’ait profité de l’aubaine pour placarder une réclame pour le ciment qui dure des siècles, pour le show télévisé insipide du moment.
Sur la tranche de l’immeuble, l’Inde réapparaît mais par touches successives : les excroissances à chaque étage, les fenêtres grillagées. L’oeil continue de se repaître du mur arrière lisse, égal, tandis que la largeur de l’immeuble va s’accroissant : l’épaisseur d’une vie intérieure, de pièces et de familles s’agglutinant là. En contournant la proue, on finit de découvrir le bâtiment. Un immeuble somme toute très normal, devant lequel on aurait pu passer des centaines de fois sans remarquer sa singularité.
Comme toujours à Bombay, l’originalité réelle ne s’entrevoit qu’en levant les yeux…
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