Il manque juste un piston au bout du tube, non ?
Bizarre, n’est-ce pas ? Ou comment, même en s’adaptant le plus possible à l’Inde, en dégustant à pleine bouche et à pleines mains (logique !) la nourriture indienne, on a besoin de retrouver régulièrement des goûts et des saveurs familiers. Pas tous les jours, mais de temps à autre, comme un retour régulier vers un imaginaire culinaire, qui nous a fait. Patrimonial donc. Ouais. C’est beau. Même que j’en fais une conférence vendredi prochain (et ça, c’est la classe…).
En tout cas, j’éprouve toujours une joie immense à ouvrir mes placards et à découvrir au milieu de produits indiens, qui un pot de confiture (dingue : avec plus de 50% de vrais fruits et moins de 90% de colorant…), qui du bouillon de boeuf (et oui…), autant de petites pépites proustiennes rappelant un ailleurs moins humide et moins bruyant, dont on ne se languit pas, mais qui évoque des souvenirs et des sourires.
Alors, Spike vient et ce sont des (kilos ?) paquets de boeuf séché chinois. Le café trop-bon-qu’on-le-croirait-torréfié-à-la-main choisi par MaO (le café est arrivé, pas elle…). Certains ont ramené de la crème de marrons, d’autres du chocolat noir pâtissier (absolument inconnu ici). Julien arrive de Taïwan quelques jours ? Me voilà réapprovisionnée en grignoteries taïwanaises dont je raffole, boeuf séché toujours et petits poissons séchés sucrés-salés (je sais, je sais…). Et nos sacs, quand nous revenons de pays ayant un variété inouïe de produits français (Oman, Singapour, Taïwan, l’Île Maurice…) sont toujours remplis à moitié au moins de ce qui manque sans vraiment manquer : on s’en passe aisément, mais si on en voit, on ne résiste pas…
La nourriture en Inde est excellente, du bouiboui au restaurant luxueux. Et j’en mange plus que ma part, épicée ou non. Mais nous dépendons au quotidien d’un approvisionnement très médiocre : les produits de base sont de mauvaise qualité, ou adaptés à la cuisine indienne (un exemple parmi tant d’autres : des tomates d’une seule espèce, souvent presque vertes, parce que la tomate est consommée uniquement cuite) ; et les produits manufacturés sont la plupart du temps… infects : très gras, très sucrés, très salés, avec 95% d’arômes. Même les biscuits tout simples et les pâtes sont iiirk. Pour te faire comprendre, je fantasme sur les haricots verts en boîte, tellement meilleurs que les frais que l’on trouve ici !, ou des tomates en conserve. Ce qui tend à prouver qu’après un temps, on ne peut résister à l’appel de…
Oui. Voici le contenu des sacs au retour de l’Île Maurice où un supermarché me tendait les bras : des biscuits, du chocolat noir, Tac a pensé se pâmer devant les Granola et les Pim’s. Et moi, entre trois paquets de café moulu de diverses origines et des kilos et des kilos de sucre (on ne trouve que très rarement du sucre semoule en Inde : soit c’est du sucre en grains, soit du sucre glace) non raffiné et de grande qualité, je n’ai pas pu résister. Des tisanes, des thés verts ? Oui. Mais ça, c’était pour essayer les spécialités mauriciennes (parce qu’en plus des produits français, nous ramenons bien sûr les produits locaux).
A la différence de nos amis expatriés en Chine, à Taïwan, à Singapour, à Dubaï ou dans tout autre pays marqué fortement par l’influence occidentale (et où les règles pour les joint-venture sont plus souples), il n’y a pas de chaînes étrangères en Inde : ce qui donne, n’en déplaise aux chantres de l’altermondialisme et des anti-uniformisation, un monopole de la nourriture de basse qualité, nocive pour la santé et sans aucun intérêt gustatif. C’est un constat dur et amer. Heureusement que les cuisiniers indiens sont talentueux et parviennent à la rendre, par de savants mélanges d’épices et de ghee, exceptionnelle.
Bon, tu sais quoi amener si tu viens nous voir…
Tu m'étonnes...j'en ferais autant à votre place. Il y a vraiment des choses sur lesquelles on ne peut transiger (le boeuf séché par exemple ^^)
@ Pivoine : le boeuf séché, des nations entières se sont fondées sur le boeuf séché !!! Moi, en tout cas ;).
Non mais c'est qoi ces photos de malade...? Je suis sciée par tant de variété et de bonnes choses!
Prépare-toi, je vais me transformer en petite souris et venir habiter tes placards, c'est juste pas possible autrement!!!
@ Blogi : en souris, boaf, mais si tu veux te transformer en gecko, tu auras plein d'amis !!!
Je sais surtout quel avion choisir pour venirvous voir en Inde : ) http://www.aviationearth.com/Images/C-17_4.jpg (et il sera bourré ras-la-gueule de provisions) : )
@ M1 : ouaaaaaaaais, merci beaucoup !
oh comme le calamar sucré-salé en sachet me manque !!!
@ Leïla : je vais faire des provisions en revenant de Chine ! Il n'y en a pas à Belleville ou dans les magasins du IIIème ou du XIIIème arrondissements ?
Donc: tomates pelées et haricots verts. Le tout en boite. C'est noté !
@ MaO : comme quoi, je ne suis pas quelqu'un d'exigeant !
Gourmande va 🙂
@ faustine : MOÂ ??? As-tu une seule preuve de cela ??? Oui ??? Bon, j'ai rien dit alors...
J'adore la cuisine indienne, je n'en mangerais pas tous les jours histoire de ne pas m'écoeurer mais avec la cuisine italienne, ce sont les deux cuisines que je préfère.
Du coulis de caramel ? C'est pour les glaces ?
@ Angie : pour ma part, cuisine thaïlandaise, cuisine chinoise, cuisine indienne. Et puis pas mal d'autres choses aussi, hihihi !
Le coulis, c'est pour ce que tu veux : dans des madeleines, sur des crêpes, avec du yaourt, tout seul...
Je reviens à Bombay une petite semaine fin novembre ! Malheureusement je ne pourrai pas ramener de stinky tofu, je n'ai pas envie que les chiens renifleurs de l'aéroport me prennent pour un narcotrafiquant...
@ Julien : ne t'embête pas, en plus, c'est une des seules choses que je n'aime vraiment pas, le "chou doufu" !
Personnellement j'en étais arrivée à fantasmer sur de la salade verte et à en parler à ma famille à chaque fois que je leur téléphonais...
Regzalez-vous les papilles !
@ Mathilde : moi pareil, surtout en période de mousson ! Là, on commence à retrouver des légumes verts à feuilles, mais il faut encore faire attention.