Priya vaque souvent à ses occupations (dont je n’ai pas encore totalement déterminé la nature, mais j’y travaille). Pendant ce temps-là, je soulève des kilos de livres (va ranger les livres d’art, cote 700, à la BPI du Centre Beaubourg et tu sauras de quoi je parle), les ordonne, les range sur les étagères, d’un bout à l’autre de la bibliothèque. Et surtout…
… je vérifie les cotes, la pertinence et la cohérence qui ont présidé à leur choix.
Et là, je me heurte à un problème insoluble : il semblerait que les cotes aient été attribuées parfois en dépit de toutes les formations en bibliothéconomie, mais aussi du bon sens. Et Priya n’est qu’à moitié en cause, dit-elle, puisqu’il semble que ce soit un catalogue commun qui donne les cotes. Même si, au final, Priya dispose toujours de son libre-arbitre pour modifier une cote quand elle la pense erronée : mais ce serait prendre ses responsabilités…
Pour ma part, la première étape a été de délaisser ces dilemmes pour m’esclaffer : je n’aurais jamais pensé qu’une cote avait un tel potentiel humoristique.
Première chose : oui, absolument, c’est un livre en anglais. De ce fait, pour le coter dans une bibliothèque en Inde où l’anglais est langue officielle sur tout le territoire, ce n’est pas compliqué : si le titre n’est pas assez clair (là, il me semble qu’il l’est), il suffit de parcourir le sommaire et quelques lignes pour déterminer à quel sujet il se rapporte. Mais ici, le premier mot (marketing) sur la couverture et le sous-titre (advertising and cultural identity) aiguillent très certainement, quand bien même le mot « Michelin » n’évoque rien (ce qui est fort possible, ça, je le conçois totalement).
Et bien non. Pas de marketing. Ce livre a été classé en 641.5 : les livres de cuisine.
Mais pourquoi donc !?!
(Ah, la fameuse question de celui qui travaille en Inde… « Vouloir comprendre déjà une erreur constitue », a dit Maître Yoda…)
Et bien parce que soit 1) Priya a entré le mot principal du titre dans sa base de donnée (Michelin, donc), est tombée sur le guide gastronomique et a recopié sans vérifier qu’il s’agissait du même livre (70% de chances), 2) elle a fait le lien entre l’image de la couverture (le Bibendum brandissant sa coupe devant son assiette avec la phrase « A votre santé ») et la catégorie, sans non plus vérifier (25% de chances), 3) elle avait entendu parler du guide Michelin et n’a pas ouvert le livre pour vérifier qu’il s’agissait bien d’un guide (5% de chances).
Ou bien… ou bien… ou bien tout ceci vient du catalogue commun, it-who-musn’t-be-used-because-there-are-so-many-mistakes.
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Toute personne désireuse de s’informer sur les stratégies marketing, la construction de la culture publicitaire française ou encore la constitution d’une image d’entreprise en France devra pour cela se référer à la section « Cuisine ».
Au final, ce n’est pas si faux : tout ce qui touche à la France se rapporte de toute manière à la nourriture…
Bon. Fort heureusement, il n’y a que 6 000 livres à vérifier…
P. S. : pour savoir qui est Priya, c’est ICI.
P. S. : oui, il y a des références à Star Wars et Harry Potter. Je suis en pleine période régressive (imagine-toi, je twitte…).
C'est bien de supputer, mais as-tu au moins demandé à Priya mais pourqqqquuuuuoi, hein, pouuuurqqquuuoi donc avait-elle classé cet ouvrage ainsi (en la secouant par les épaules)?
Je pense que la réponse ne pourrait etre que très drôle (enfin, de là où je suis, je pense que toi, tu rigoles un peu moins!)
@ Blogi : en fait, non, je l'avoue. J'avais déjà une bonne cinquantaine de livres empilés à re-catégoriser éventuellement, et comme les explications données sont bien souvent fumeuses et illogiques, voire clairement inventées de toute pièce, j'ai préféré ne pas essayer. Au bout d'un moment, on ne rit plus, quand on est sur place ; mais en y repensant après... mouahahahahahahah !
Comment Priya a t elle décroché ce job? Personne ne la supervise?
Priya est elle un agent infiltré du FBI?
Priya sait elle au moins faire le carré d'agneau au lait de coco gombo?
Quand v
@ Spike : c'est la grande question... Je ne sais toujours pas. Mais ta suggestion qu'elle soit un agent infiltré me semble être une excellente piste : c'est ce que l'on appelle une cellule dormante ? Hinhinhin...
Imagine-toi que je sais que non, elle ne sait pas le cuisiner (toi oui ? Cela m'intéresse !), parce qu'elle nous a expliqué que chez elle, elle ne fait rien ; sa belle-mère s'occupe de son petit-fils et de la nourriture.
...a t-elle se rendre compte que tu es là pour lui piquer son job???
j'aime déjà les aventures de Priya.
@ Spike : et si ça continue comme ça, je vais en avoir plein à raconter, des aventures !
Merde faut que je relise, j'ai raté la référence à Harry!
@ Shaya : rôôôôôôôôôôô, pourtant elle est énorme !
J'avoue que pendant un millième de seconde, je n'ai lu qu'"à votre santé" et ai pensé au vin, mais je te jure que tout de suite après, j'ai compris de quoi il s'agissait. Ouf ! Je suis déjà plus douée que le catalogue commun ! Ce qui est drôle, c'est qu'ils classent selon la seule toute petite phrase en français, alors que le vrai titre est en anglais, la langue officielle, donc... 😀
@ Kahlan : bon, ça va, je ne dis rien pour cette fois... hihihi !
C'est ça qui est dingue, je ne comprends toujours pas comment ce classement est possible.
En f
@ Br'1 : ouiiii ??? Hihihi !
(oups, ça part vite les coms ici!) En fait donc, Priya a une conscience politique et sociologique très développée et par cette cote qui peut paraître étrange en vérité, elle critique très finement et néanmoins très sévèrement le principe du marketing à la française en le comparant à des recettes de cuisine, de bas étage s'entend. Non?
@ Br'1 : mouahahahahahah, excellent !!! Une tentative de subversion altermondialiste par la modification des cotes, c'est grandiose !!!
décidément cette Priya a un sacré peepal dans la main,et un gros petit pois...mais j'l'aime bien ,elle a déjà le mérite de nous faire rire!Je te souhaite tout plein de courage 😉
J'attends avec impatience d'autres aventures de Priya!
@ Zaneema : j'aime beaucoup le "peepal dans la main", hihihi ! Au final, j'espère pour moi (et pour elle) que ce n'était qu'un début un peu lent où elle n'a pas donné toute sa mesure...
Je pense, après avoir écouté des récits du frère qui bosse à la BNF, que les Priya sont aussi à Paris. Apparemment, c'est une espèce tenace à haute capacité de reproduction.
Je sens que Maître Yoda va bientôt avoir besoin de te rappeler quelques principes sur la patience...
@ Nekkonezumi : mince, alors ça en revanche, cela m'embête vraiment ! Même à la BNF ? A la BSG et à la BPI où j'ai travaillé, je n'avais rien constaté d'effarant et j'avais trouvé le travail bien fait (mais j'étais jeune à l'époque alors...).
La patience longtemps s'apprend et peu pendant ce temps est utilisée... C'est ça non ? Hihihi !
Avoue au moins que la bibliowalla a un sens de l'humour assez français : )
@ M1 : oui, c'est vrai ! Mais elle n'est pas grivoise malheureusement, hihihi !