A Istanbul, la meilleure accroche : « Do you want to buy something you don’t need ? ».
Ici, un des quelques shoppings de Bombay : le SOBO Central.
Le contexte, les circonstances, voici une notion parmi d’autres (qualité de vie, épanouissement, prévoyance…) extrêmement difficile à faire passer en Inde. Au point que je cherche s’il existe un équivalent dans les langues indiennes.
Il y a une certaine manière d’envisager les choses, au quotidien mais aussi dans le travail, qui ne laisse pas de place à l’interprétation, à l’ajustement et à la nuance. C’est « comme ça », quelles que soient les causes, les personnes et les circonstances. Ce qui donne des dialogues et des situations très déroutants parfois :
– Je vais prendre deux « gulab jamun », à 35 roupies.
– Si vous en prenez quatre, madame, cela ne vous coûtera que 40 roupies.
– Oui, mais je ne vais pas en manger quatre, je n’ai envie que de deux, et comme je prends le train ensuite je n’ai pas envie de porter les deux autres.
– Mais cela vous fait économiser.
– Non, cela me fait dépenser plus pour quelque chose que je ne veux pas.
– Laissez-moi vous expliquer : si vous payez 35 roupies, vous n’avez que deux « gulab jamun », si vous payez seulement cinq roupies de plus, vous en aurez quatre, c’est beaucoup plus intéressant !
– … Maaaaais euhhhhhh !!! … (Le dernier argument possible.)
La consommation s’envisage en Inde plutôt en grande quantité, du point de vue de la famille large et élargie, où quelques roupies de plus pour des aliments « gratuits » par exemple ne sont pas une perte ou une surconsommation inutile : ce sera toujours mangé. Les bons plans, les aubaines et les « un gratuit pour… » fleurissent donc à tous les étals, à tous les menus, et il semble absolument incompréhensible que l’on ne veuille pas y avoir recours.
C’est drôle, quand cela concerne des saynètes comme celle-ci. Mais cette absence de prise en compte de circonstances spécifiques l’est parfois moins…
faut pas que j'aille te voir, je serai obligée de racheter une valise : en pure produit de consommation, je ne sais pas résister à de tels arguments commerciaux!
@ Constouille : j'ai moi-même du mal à résister en fait... Et tu reviens toujours d'Inde avec une valise en plus, c'est normal.
tiens, et si je faisais des gulab jamun...
@ Daydreamer : ah oui, bonne idée ! Un bon moyen de se réchauffer...
Bon faut pas que j'aille en Inde ... ça m'énerverait c'est sur qu'on essaye de me refourguer quelque chose que je ne veux pas! Même si ca parait etre une bonne affaire!
@ Shaya : les commerçants sont très persuasifs sans être trop lourds en Inde, mais là quand il s'agit de logique ils n'en démordent pas, ils ne veulent surtout pas que tu puisses louper une bonne affaire, et impossible de leur faire comprendre que tu as conscience qu'il y a une meilleure affaire à faire mais que tu n'en veux pas. C'est la bonne affaire à tout prix, en fait !
Je suis bien placée pour savoir que les différences culturelles, le relativisme, etc...
Mais ça m'agacerait assez vite, quand même !
@ Madame Kévin : oui, prendre de la distance et regarder avec les yeux de l'ethnologue n'empêche pas parfois de dire "nan mais zuuuuuut !", hihihi !
Ah ben pour moi pas besoin de me vendre en gros, même un seul article que je don't need, ça me suffit à dégainer. C'est honteux, je sais mais je ne me soigne pas.
@ Firemaman : je suis à peu près tout pareil que toi, hihihi ! Sauf en cette rare occasion...
Le dernier argument est imparable.
@ Marlène : tu as vu, tu as vu ? J'ai de la répartie, moâ !
j'adore l'argumentaire !
@ Bérangère : oui, on s'est bien entendus avec ce vendeur, on avait une argumentaire solidement ficelé chacun de notre côté !
J' ai pû observé le même type de comportement en Irlande .
C' est assez déroutant comme tu le dis .
@ Frannaso : et malgré toute ma persuasion, impossible de lui faire comprendre que non, je n'étais pas intéressée !
Cette photo me rappelle quelque chose...c'est cool SOBO!
Sinon ben t'en prends 4 tu en revends 3, t'es non seulement remboursee mais en plus tu fais du benef....
@ Spike : hihihi, je crois qu'effectivement cet endroit marque les mémoires... Waouw, tu as une bonne idée là ! Je vais devenir revendeuses de "gulab jamun" : tu en veux, je t'en envoie !
Acheter du superflu, quelle belle idée pour aller faire du shopping, d'ailleurs c'est mon crédo lorsque je shoppe.
@ Angie : le superflu, il n'y a que ça qui compte... Hihihi !
haha ! tu commences déjà a penser maillot et mini-short? : )
@ M1 : on est en pleine saison maintenant ! C'est le moment d'aller à la plage, à la piscine, alors les "gulab jamun"... euhhhh... Nan en fait c'est surtout que dans le train, ça aurait collé et attiré les bestioles (ce qui ne me dérange pas mais bon, au bout d'un moment on veut dormir...) !
C'est vrai que les bestioles, tu en raffoles toi : )
@ M1 : hihihi ! En fait, j'ai déjà passé une nuit de train avec un gros rat. Mais je n'y ai pas goûté, promis, il était toujours vivant le lendemain matin !
J'aurais pris les 4 d'un coup me connaissant 😉
@ Faustine : j'ai failli le faire aussi...
Mais c'est à Bombay que je dois vivre !! Comment je cèderai à tout leurs arguments !!!
@ Océane : les arguments portant sur des vêtements, des tissus ou de la nourriture, cette ville incarne la tentation...
Je vois ce que tu veux dire. Et je dois dire que c'est très gênant, comme façon de penser. Rigolo en apparence, mais plus adapté à ce dont la planète a besoin...
@ Kahlan : et pourtant, la surconsommation en Inde est très spécifique, pas du tout comme dans le reste de l'Asie. Mais là, le vendeur voulait absolument nous faire bénéficier de sa bonne affaire, coûte que coûte.
et c'est quoi un gulab jamun ? (nan parce que ça m'intrigue)
@ La Blonde : ahhh, enfin une bonne question !!! Alors... hmmmmm... le "gulab jamun" c'est un dessert indien, une boulette faite de lait en poudre, beurre, farine et semoule, que tu fais frire et que tu recouvres ensuite de sirop de sucre à la cardamome. Voilà. Le dessert diététique par excellence, hihihi !
c'est marrant, je trouve qu'on a la même chose ici..sauf que ce n'est pas le vendeur qui te le dit..c'est écrit sur le paquet...12 ayourts dont 2 gratuits, 1 kg de pommes à 1,65 les 2 pour 2,50...acheter en un, le deuxième est gratuit...pour 2 achetes le troisieme à moitie prix...
@ Val : c'est tout à fait vrai, le bourrage de crâne est sur les paquets en France ! Tu me diras, ici, cela coûte si peu cher d'engager quelqu'un pour faire ça, ils n'ont pas encore besoin de le mettre sur les paquets !
Woh ! ça doit faire trois heures aujourd'hui sur internet.
Et je dois avourer quee l'article en question est complet.
selon moi la le sport. Est l'un des plus fabuleux sport.
Tellement intense