Il y a une quinzaine de jours, #LuiCEstCuir m’a emmenée à un concert.
Cet homme aime la musique, il aime ce qui sonne et résonne, ce qui harmonie et dysharmonise, et n’hésite donc pas à baigner ses oreilles et les miennes de compositions éclectiques. Il était donc tout aussi possible que ce soir-là, j’entende du Rachmaninov ou du Nightwish. Nan, je rigole : la règle à la maison est « Jamais de métal symphonique, jamais de Tarja Turunen ».
Ce soir-là, le programme annonçait Tesseract, groupe de métal progressif dont j’avais apprécié le premier album (mais moins le dernier, trop propre). J’oubliais immédiatement le mot « progressif » (c’est peut-être un détail pour vous, mais en fait ça veut dire… oui, beaucoup !) et m’attendais à…
… un public composé de grands bonhommes quarantenaires et de motos noires, de barbes ébourriffées et de cheveux longs filasses, grosses chaussures et veste en jean empiécée de tissu noir sur lequel seraient écrits « Hell », « Death is dead », autour de symboles mystiques et de têtes de mort, avec un T-shirt où un loup hurle à la mort devant une pleine lune tout en étant barré d’un sanglant « I fuck Satan, and Satan fucks me ».
OUI JE SUIS PLEINE DE PREJUGES
Ou bien je regarde trop le catalogue EMP…
Quel ne fut donc pas mon étonnement quand, entrant dans le Divan du Monde, je constatais :
Pitita) que tout le monde arborait une parka assortie de capuches à poils ou un duffle-coat, ce qui donnait au lieu l’image d’un grand igloo congelé rempli de hipsters.
Pitibé) que la moyenne d’âge du public tournait autour de 22-35 ans, et que nombre de jeunes gens arboraient un sac de cours en bandoulière, chargé visiblement de manuels et de cahiers qu’ils ont gardés tout au long du concert (sur leur T-shirt « Jamais sans mes cours » ?).
Piticé) que c’était une débauche de barbes bien coupées et de boucs, de lunettes à monture plastique carrées et de bonnet savamment repoussés sur l’arrière du crâne. En jetant un coup d’oeil vers le balcon, j’ai même vu des chemises blanches sur col V avec petites lunettes cerclées métalliques ! Le T-shirt le plus provocateur que j’aie vu ce soir-là arborait le mot « Van’s ». HELL !
Pitidé) que tout le monde, absolument tout le monde, s’était soigneusement muni de boules Quiès permettant de protéger ses tympans.
… … …
Mais où sont les chevelus d’antan, où sont les motos, le cuir et le jean sale ? où sont les têtes de mort ? You killed Lemmy !!! (Ah ben ouais, en fait…)
Conclusion : J’AI ETE SPOLIEE DE MON CONCERT DE METAL
Ni une, ni deux, j’ai donc décidé d’emmener #LuiCEstCuir écouter Baroness ce soir, du stoner-sludge-métal-progressif, enfin je crois, n’étant pas certaine d’entendre tout ce que ces mots recouvrent mais j’aime beaucoup le son qui en sort.
Tout en prenant acte de mes préjugés et des réalités du terrain :
Je viendrai en T-shirt Panpan.
Note : pour la postérité et parce que ceci est un blog culturel, je me dois de préciser quelques petites choses sur le métal. Novice totale en la matière, j’ai découvert qu’en réalité il ne faudrait pas dire « le métal » mais « les métaux » tant ce genre musical à d’expressions diverses et de chapelles variées. Wikipédia-notre-ami a d’ailleurs l’extrême gentillesse de proposer un arbre généalogique de la chose, et je vous assure qu’en y regardant de plus près, j’ai compris que, finalement, l’orthodoxie chrétienne et ses douze mille branches (notamment en Inde) étaient bien plus accessibles… De ce fait, rappelons donc que pour le sludge, « le genre mêle des éléments de doom metal et punk hardcore, et parfois de grunge et de noise rock ». Comme je le dis souvent : c’est le côté noético-noématique de la vie !
Mouahaha, donc si je comprends bien (et c'est le comble !), celle de nous deux qui a entendu du "vrai" metal le plus récemment en fait c'est moi ! Je ne vais pas m'en remettre 😀
Rachmaninov ? Javais un doute sur l'orthographe. Mais en fait non. Wikimonami confirme (encore que ça peut s'écrire aussi Rachmaninoff, les jours où il ne bosse pas).
Donc je ferme ma gueule.
En revanche c'est harmonise et pas harmonie.
Je ne lis les blogs que pour traquer les fautes, sachiez-le.
Et aussi parce que je suis Chouyo's fan de la 1ère erreur, bien avant qu'elle soit sous le devant de la scène et les feux de la rampe, quand nous n'étions qu'une poignée à croire en elle, à espérer en un destin exceptionnel pour elle. Nous n'avons pas été déçus.
Le heavy peut être mélancolique, light. Les lourds, ce sont les techno-fous du son qui se baptisent allègrement ingénieurs aux manettes.
https://www.youtube.com/watch?v=Tj75Arhq5ho
Mais oui le métal est un monde! Allez je passe la pub!
Ce groupe est un régal: Orphaned Land, le mélange improbable de l'Orient et du Métal
https://www.youtube.com/watch?v=9TbzEjWsONU
[…] dans d’excellentes conditions acoustiques à #ElleCEstPrune, qui a même raconté sur son blog la rencontre avec le public violemment tranquille […]
[…] #SheIsPlum discovered a new prog-metal band in great acoustic conditions. Anyway, she wrote a blog post telling how the audience was so quietly MEETTAAALLLL […]
[…] J’avoue, j’ai préféré commencer doucement, avec le prog-lisse de TesseracT. Son report est instructif pour les non-initiés, et apprendra que les personnes écoutant du métal ne sont pas […]
[…] live set for #SheIsPlum. We began very softly, with the soft-prog of TesseracT. You can read her report, very interesting for the newbies. And you can learn that Metalheads are not nazi people who only […]