Dans l’étrange monastère de Than, déambuler.
Au milieu des lingas orange vif et des escaliers surgis de l’ombre fraîche, on cherche les fresques fanées aux murs et les sculptures endormies dans le sol de terre battue. Seulement les pépiement d’oiseaux, seulement le claquement stridulé des écureuils juchés sur tous les murs anciens de l’Inde.
Le coeur du Gujarat, loin de Bhuj et près de nulle part, quelques murs encore debout là où le saint Dhorammath serait resté douze ans le corps dressé prenant appui sur la tête. A perte de vue la plaine vide et sèche jalonnée de quelques arbustes, et se dressant soudain, une porte magistrale cachant les pièces minuscules d’un culte encore vivace.
Sans qu’il y ait âme qui vive.
Si ce n’était cette jupe chamarrée qui disparaît derrière un pan de mur. Si ce n’était ces bâtonnets d’encens qui continuent de brûler. Il est tôt matin dans les confins de l’Inde. Il fait déjà chaud et l’air s’amenuise à mesure que le soleil monte, erre sans but et soudain se laisser happer.
Des arcades qui protègent. Des rayons qui illuminent. Des fêlures qui apparaissent. Et des piliers qui soutiennent.
Une jolie métaphore de la vie, dans la magie du petit matin de l’Inde.
Marrant, ça m'évoque aussi une lumière de fin de journée sous des arcades à Modène... très beau