La nuit, on ne sort pas. Les gardes et les policiers armés de fusil qui veillent, patrouillent, devant les maisons et à l’angle des rues, sur les marchés et dans les gares, nous en dissuadent. Les silhouettes craintives frôlent les murs. On voit de loin en loin les branchages enflammés autour desquelles des ombres se recroquevillent pour y trouver une chaleur éphémère.
Le froid est là, il pénètre sous l’entassement des couvertures et des châles crasseux, il s’impose sous les bonnets profondément enfoncés, les écharpes nouées sur le crâne.
Il n’y a plus ni éclairage, ni trottoir, seulement la route défoncée devant soi. La poussière envahit la bouche, on la mâche presque et la triste pitance a le même goût.
La pauvreté. Les visages malingres, les yeux hagards, les pieds nus, les haillons. Et ces camps de tentes le long des routes, réfugiés, exilés.
Kaboul.
Un pays en guerre, un paysage dévasté, des gens hébétés.
…
Ah non. C’est juste l’Inde du Nord…
Note : ces photos ont été prises à Gwalior, et j’ai les mêmes à Delhi, dans d’autres villes de la région, dans n’importe quelle banlieue de n’importe quelle ville indienne en fait. Et dans n’importe quel centre ville en fait. India at War. L’Inde. La vraie.
Juste hallucinant ! Ça donne envie de visiter l Inde du Nord...
@ Psywalli : j'ai un slogan !!! "L'Inde du Nord, t'en reviens pas indemne si t'en reviens pas mort...", mouahahahah ! Rôôôôôô, si on peut même plus ricaner... 😉
Fais gaffe y'a un Himachali qui va te tomber dessus un de ces jours 😉
@ Zaneema : mouahahah ! Nan mais là, c'est vraiment vu (volontairement) par le petit bout de la lorgnette, et je pense que je résume surtout d'une manière très réductrice (et très cynique...) l'Uttar Pradesh, Delhi, l'Haryan, le Bihar et le Jarkhand. L'Inde himalayenne (et l'Himachal avec donc) n'ont je crois rien à voir, en termes de paysage, de propreté, de surpopulation etc. Et j'aimerais vraiment aller voir ça de plus près !
J'ai fini un livre hier, "l'histoire de mes assassins" de Tarun J Tejpal, qui se passe à Delhi et plus généralement en Inde du Nord... franchement, je n'en reviens pas d'avoir passé là 3 semaines et en être revenue indemne (mon corps en tout cas)
Ces photos sont dingues, c'est vrai qu'on dirait la guerre...
Effrayant ... tes photos et ce que tu racontes ....
Ouahhahahah!je suis tombée dans le panneau,quelle honte!Et pourtant cette Inde -là je la connais !
J'étais si heureuse de découvrir l'Afghanistan par tes yeux!Et ben non...Et pourtant il y a plein d'indices!
ah la vache !
un seul détail trahit l'inde: la pétoire du watchman. à kaboul il aurait une kalash'.
J'aime ces photos noires et blanches. L'Inde est colorée, tellement parfois que ta rétine se décolle. Mais la couleur cache et masque à nos yeux ce que tes photos là révèlent de l'Inde aussi.
Shaya a raison, c'est un noir approprié.
J'ai un jour fait une traversée de 8 heures en voiture de l'Uttar Pradesh (dans le sens de la hauteur)n j'ai fait la même au retour. J'ai halluciné. La traversée de ces .... villes ? .... villages ? ... qui semblaient en état de dévastation. Je n'avais jamais vu ça. Je n'ai plus revu ça, d'ailleurs ... Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, j'étais sans voix face à ce paysage qui défilait derrière mes fenêtres, cette marée humaine de misère .... A Bombay, on peut les oublier. La misère de Bombay reste teintée d'optimisme et d'espoir.
Tes photos sont superbes....