La semaine dernière, c’était Diwali…
Mais ne crois pas t’en sortir aussi facilement !
Car une fête en Inde ne dure pas qu’une seule journée, avec bon repas pris en petit comité à la fin, quelques embrassades et un échange bref de cadeaux. Non, une fête indienne est communautaire, longue et bruyante. Elle est vécue dans la frénésie et le bruit, la splendeur et la munificence. Un peu comme Noël mais à très très très grande échelle. Pendant 5 jours, les villes, les maisons, les voitures, les pas de porte se parent de couleurs, de fleurs, de panneaux publicitaires et se noient dans l’éclatement des pétards. Parce que si les tambours et la musique nasillarde et répétitive caractérisent les Ganeshades, pétards au claquement sec et lumières sont la marque de Diwali.
Un mois avant, des indices de ce Nouvel An hindou venu d’Inde du Nord se faufilent dans le paysage quotidien. Publicités vantant les mérites incomparables de l’or et des diamants pour dire son amour à une épouse, à un enfant, l’Inde thésaurise ne l’oublie pas. Rabais, deux-pour-le-prix-d’un et autres « spécial-Diwali » submergent les rayons et l’on charge non les cabas mais les maids de fardeaux de vêtements scintillants, de matériel hi-fi et informatique, mais pas de livres quand même… A Diwali, on dépense sans compter pour faire plaisir et épater, et marquer le début de la nouvelle année. Et à tous ceux qui imaginent l’Inde comme le pays exempt des réflexes de la société de surconsommation, je leur conseille de venir juste avant Diwali…
Publicité du Darty local : « Les douceurs te font grossir. Achète plutôt du matériel électronique ! »…
Diwali est aussi le temps des emplettes pour décorer et être prête pour les rites religieux. Et chacun de ramener chez lui guirlandes colorées, lanternes, pétards et feux d’artifice (pas en-dessous de 100db malgré les interdits municipaux), mais aussi et surtout diya (petites lampes en terre cuite où brûle une mèche trempant dans du ghee, le beurre clarifié), ustensiles rituels pour les cérémonies et poudres colorées pour les rangoli…
Et la fête arrive. Pendant cinq longues journées, c’est une avalanche de lanternes et de guirlandes de fleurs partout où se posent tes yeux, les pétards explosent devant toi, derrière toi, au-dessus toi dès que le jour tombe et toute la nuit (malgré toujours la même interdiction, extrêmement efficace comme tu le constates). Et c’est une théorie de personnes qui défilent à ta porte : le coursier chargé de fruits secs offerts par ton agent immobilier, celui d’un ami avec des mithai, je crois même avoir reçu deux diamants dans un paquet ce matin ! On sonne aussi parce que c’est le temps des étrennes, et la mine renfrognée des jours précédents te rappelle bien ne pas oublier de préparer les billets. Les gardiens, la maid qui s’occupe des parties communes de l’immeuble, le facteur bien évidemment et le livreur de journaux, l’ironwalla, tout ceux sans qui l’Inde aisée ne saurait fonctionner, des billets qui enjolivent le début de cette nouvelle année.
Fruits secs d’une minuscule boutique afghane.
« Mithai » du meillleur mithaiwalla de la ville, le vert (« Pista paan » à la pâte d’amande, pistache et confiture de rose) est un délice absolu.
Chaque journée de Diwali aura son rituel, sa légende, impliquant des gestes, des rites et des offrandes spécifiques de toute la famille ou de certaines personnes seulement. Et comme souvent en Inde, les mythes se superposent… Mahabarata, Ramayana (les fresques épiques fondamentales pour la culture hindoue) et contingences climatiques, la présence vishnouite est en tout cas évidente dans les figures de Krishna et Rama, deux avatars de Vishnou. Diwali, c’est la fête du retour… retour du soleil après la mousson magnifié en milliers de minuscules lampes, retour des frères Pandava dans une ville illuminée en leur honneur après leur exil, retour de Rama de Lanka à Aydohya, du Sud au Nord, qui voit son chemin illuminé de rangées de lumière dans toute l’Inde…
Pas de porte d’un magasin dans un « shopping centre ».
Les couleurs, la lumière, les fleurs. Trois éléments fondamentaux que je t’emmène découvrir dans les prochains billets…
Un temple de Ganesh dans une ruelle, illuminé pour Diwali.
Grrr... je suis pas en Inde, j'ai loupé mes cadeaux de Diwali !!
Mais merci pour ces jolies photos !
ça m'a l'air aussi kitch que pointu ! vive Diwali : ) #pétard
Ouaf merci de me faire revivre ce moment indien!C'est fou en voyant ces photos,j'ai l'odeur du pays qui m'arrive dans les narines!
Les mithai afghans ont l'air terrrrrrrrrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiibles!
Ici nous avons feté diwali tranquilou,seul notre maison dans le village était illuminée,les voisins ont du se dire qu'ont s'était planté dans le calendrier encore cette année (le 8 décembre,c'est les illuminations tradition Lyonnaise)
Je sais a qui je vais demander les poudres colorées pour Holi(c'est dingue c'est introuvable meme en UK)hinhinhin
J'ai parcouru sur le net pendant 4 heures ces derniers jours, et je n'ai
jamais trouvé un article autant intéressant
que le votre. Je pense que, si l'ensemble des
webmasters et des bloggeurs rédigeai comme vous,
internet être beaucoup plus influent.