Je crois que le massage thaï peut motiver en lui seul un voyage en Thaïlande.
Un vrai massage j’entends. Pas celui vendu sous ce nom dans les onéreux salons du monde, mais un simple massage à quelques euros fait en Thaïlande à la thaïlandaise par un(e) masseur(se) formé(e) dans les écoles de massage reconnues par le gouvernement. Là, tu auras le massage ancien, traditionnel, celui qui n’utilise ni huile ni son de gouttelettes d’eau ni Enya (pitié). Pas de tralala. Le massage thaïlandais, celui qui se suffit à lui-même.
Viens, prends ma main, suis-moi…
Les masseuses attendront ensemble sur le pas de la porte, menues, bien mises, goguenardes parfois. Tu te demanderas toujours un peu si c’est vraiment un salon de massage… Tout sera calme, propre, simple, sans trop d’apprêts. Une musique à peine audible dans la pièce d’accueil, des mots murmurés, une discrète odeur de citronnelle ou de camphre.
Cela commencera toujours par un petit baquet où tes pieds seront lavés à l’eau chaude, séchés doucement. Tu enfileras des tongues et des habits confortables de doux coton, un fisherman pants sombre, une chemise claire ample. Le rideau fermé crée la pénombre, un matelas fin et ferme, tu t’allonges.
Le massage thaïlandais se pratique à deux corps, tant la masseuse participe aux mouvements qui redonnent forme au tien. L’effort, elle l’impulse et l’accompagne, le crée tout en le soutenant. Son corps se synchronise avec les gestes qu’elle t’impose en un doux ballet à quatre mains, quatre pieds, deux ventres. Tu virevoltes et te laisser porter, car le nuat phaen boran est au massage ce que le tango est à la danse. Une succession lente, rythmée, de mouvements pleins de sens, où la force n’est rien mais l’intensité est tout.
Ce ne sont pas des mains qui te palpent, mais des paumes, des doigts, des pouces. Des coudes, des genoux qui s’enfoncent dans ta chair. Des avant-bras et des mollets qui roulent les tiens, les pressurent, les étirent. Les pouces, n’importe quelle masseuse thaïlandaise doit pouvoir me porter rien qu’avec ses pouces tant ils ont de force, écartent un à un les nœud de ton corps, étirent les fibres de tes muscles, extirpent toutes les tensions.
Elle dénoue les nœuds de ton corps et à mesure se défont ceux de ton esprit.
Son corps vient sur le tien, devant toi, sur toi, derrière toi. Tu sens sa sérénité sourdre de sa chaleur, les gestes évidents et naturels qui te guident, la confiance absolue de ton corps dans le sien. Ses pieds imprègnent tes cuisses, ses genoux tes mollets, ses poings tes fesses, elle rampe vers ton ventre et s’arrête à l’aine, pèse de tout son poids les mains à plat, son corps allongé sur le tien. Et elle reste là, dressée, appuyant fort, longtemps, très longtemps. Jamais trop. Elle tient tes bras derrière ta tête et plante ses genoux dans ton dos. Tu as peur que ça craque, tu as peur de t’écrouler sous son poids, sous sa force. Mais, c’est ce que t’apprend le massage thaïlandais, tu ne te disloqueras pas.
Jamais.
Et elle te fera pivoter, enjambant tes cuisses croisées, prenant appui, saisissant tes bras, tes flancs se tordant comme tu ne l’imaginais plus. Allongé, assis, repositionné dans tous les sens. Elle labourera tes clavicules de ses avant-bras qu’elle fait rouler de tes épaules à ton cou, et plantant ses genoux dans tes fesses elle saisira tes épaules pour les tirer vers l’arrière. Loin. Trois fois. Si loin que tu ne pensais pouvoir y aller.
Tu craqueras.
Fort.
Tes pieds, la phalange pressée dans la voûte plantaire, sous le talon, la pointe d’un index et d’un pouce entre tes doigts de pied, ses doigts qui tirent les tiens. Ses doigts encore qui saisissent presque les tendons et les démêlent. Ton corps est glaise entre ses mains, elle te façonne entre ses paumes, tel que tu aurais du toujours l’être. Tu auras été labouré, sillon après sillon.
Pas de musique, pas de mots échangés si ce n’est l’unique demande liminaire « pas trop fort ? ». Et ensuite, des grognements et des soupirs. Une heure, deux heures à oublier, vider, ouvrir, remplir et renaître.
Tu ressortiras moulu.
Vivant.
Et tu n’attendras qu’une chose : recommencer.
(orgasme dans mon imaginaire de la papouille par massage. Ne bouge pas, j'arrive !)
Bouhouhouh je veuuuuuuuuuuuuuux !!!!!
Quelle belle description... Je me sens détend maintenant !
C'est pas bientôt fini ces tentations ! Je veux un massage thaï... J'arrive ! 🙂
Et à ce prix là, tu peux en avoir un tous les jours.
Et le massage avec les boobs? ^^
ça me rappelle un moment de grâce à Ayutthaya : massée par une vietnamienne (qui avait pris des cours à Chiang Mai), qui murmurait doucement une chanson de Hanoï, durant une heure et demie, pendant que dehors, une pluie douce chuchottait, au bord de la rivière Nan. Inoubliable.
D'autres salons très bien un peu partout, surtout à Chiang Mai (et l'incontournable Wat Pho à Bangkok)
Il est conseillé de se faire masser à jeun, de préférence le matin, et de ne pas renouveler trop fréquemment (le corps s'habitue et marque comme une "dépendance" si on le fait pratiquer plus d'une fois par semaine)
Intéressant... en fait j'ai jamais trop apprécié, trop fort pour moi !
Je préférais les caresses des savonneuses dans les sauna, celles qui te lavent comme un bébé... <3
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