Parce que pour être libre, il faut savoir saisir l’opportunité de se laisser pousser des ailes. Comme pour un peuple, comme pour un autre peuple, et encore un autre, et un autre et un autre j’espère…
Comme pour toi, comme pour moi.
Tu connais d’autres versions sans doute.
Mais rien n’atteint celle, bien plus profonde et pleine de sens, de l’originale en yiddish. La version suivante de Chava Alverstein, éclatante, ou celle-ci, pleine de la nostalgie ashkénaze…
Et toujours le doux cynisme : « Idiot de veau, tu vas à l’abattoir ? Mais tu n’avais qu’à te laisser pousser des ailes ! »
Et de la rhapsodie bohémienne à l’histoire du petit veau, le vent est là…
Oyfn firil ligt dos kelbil
ligt gebindin mit a shtrik
hoich in himil flit dos shvelbil
freit sich dreit sich hin un krik.
Lacht der vint in korn
lacht un lacht un lacht
lakht er up a tug a gantsin
mit a halber nacht.
Dana, dana, dana, dana,
Dana, dana, dana, da,
Dana, dana, dana, dana,
Dana, dana, dana, da.
Shreit dos kelbl zogt der poier
ver she heist dich zain a kalb
volst gekent tzu zain a foigl
volst gekent tzu sain a shvalb.
Lacht der vint in korn …
Bidne kelber tut men bindn
un men shlept zey un men shecht
ver s’hot fligl, flit aroiftzu
is ba keinem nit kain knecht.
Je ne saurais pas dire pourquoi ce billet me touche autant... Se laisser pousser des ailes, collectivement et individuellement...et cette musique...
@ Madame Kévin : je m'en suis souvenue tout à coup, retour sur soi, retour sur quelques années, et des gens qui luttent dans les rues... parce qu'il n'est de pire liens que ceux que l'on a noués et serrés soi-même. Et je me suis demandé comment j'avais pu oublier cette évidence.
Pas facile de se laisser pousser les ailes. On a tendance à se les couper soi même, par peur. Les peuples comme les individus. J'aime beaucoup ces versions yiddish. Il fut un temps où j'écoutais des chants ou mélodies yiddish d'Europe centrale. Je faisais du téléchargement à l'ancienne : j'empruntais les disques (vinyles) à la bibliothèque et je les enregistrais sur des cassettes.
Sinon, Epictète : sois homme libre ou esclave, cela ne dépend que de toi.
Oui, les pires liens sont ceux qu'on noue soi même(j'ai lu ton comm après).
@ Fanette : très belle citation effectivement, plein de sens, pleine de bon sens surtout...
La musique yiddish ou le klezmer, c'est un régal. Et pour peu que l'on soit germaniste, cela devient encore plus évident à l'oreille... tristesse et gaieté mêlé, nostalgie et espoir...
Honte à moi, je ne connaissais pas du tout.
@ Angie : remets-les alors, tu vas voir, on ne les oublie plus ensuite 🙂 !
Là c'est bon, ça y est. Ils sont en tête. Et pas que dans la mienne, j'ai fais suivre. 😉
@ Angie : excellente idée, hihihi !
Je ne connaissais pas non plus. L'image est trés belle ... mais pas facile de se laisser pousser des ailes même quand l'envie est trés trés forte !
@ Isa : très difficile même, très douloureux... je crois qu'il faut persister, encore et toujours...
petit bonheur et grands frissons...
merci
@ BBdoc : de rien... 🙂 Et merci à toi surtout...
Mon amour des comptines, des métaphores, et celui des mélodies qui tordent les tripes... tu fais mouche de partout.