Quelques jours à Shanghai, et me voilà à tourner en rond. Je m’étiolais, ma dose d’adrénaline me manquait. Tout est trop facile, trop simple, trop occidental, la Chine s’éloigne…
Sitôt Blogi repartie vers des horizons indiens, j’entraîne Spike dans une folle descente des côtes orientales de la Chine. Le sac sur le dos, des grignoteries plein les poches, voilà le voyage qui reprend…
L’excitation monte, l’adrénaline aussi… Arrivée dans une gare improbable, sorte d’aéroport désaffecté, slalom entre les taxis rabatteurs, et nous voilà à traverser de nuit une banlieue industrielle glauque, le brouillard masquant à demi les silhouettes filent le long des routes. La vraie Chine, pas l’artificielle qu’on nous sert à grands effets de manche pour mieux masquer l’autre, celle qui n’a pas encore été rasée…
A l’hôtel, la réservation n’existe pas et je parlemente longuement. Il faut expliquer, argumenter, imposer mais sans jamais hausser la voix, sans jamais brusquer. Et la carte pour l’excursion de demain ? Toute en chinois bien sûr, je plisse les yeux, la mémoire galope. Il faudra prendre un bus, un ferry, trouver le mini-bus et négocier le cyclo-pousse. Tout ça m’excite…
Et la faim vient : alors on s’aventure dans des rues sordides, où les balayeurs rassemblent les cheveux des dizaines de coiffeurs. Encore plus qu’en Inde, les gens y passent leur temps en Chine… Des échoppes de nourriture, vides car il est tard, mais une femme qui prépare avec dextérité sur son plan de travail des raviolis que son fils remplit consciencieusement de farce. La cuve fume, la petite salle brillamment éclairée est jonchée de détritus : donc ce sera bon…
On se régale, un bouillon salé agrémenté d’une côte de porc et d’une bonne quinzaine de raviolis dodus de Lanzhou. Repues. Tai bao le. Et tout à coup, la cantine se remplit : cinq hommes bruyants, réjouis, en bleu de travail : ils nous interpellent, ravis que je leur réponde. La conversation s’engage, on nous offre de la bière et un paquet de cigarettes entier. Parce qu’ils sont de Lanzhou, loin de chez eux, que l’on mange « leurs » raviolis et que chose improbable… je connais Lanzhou (au fin fond de nulle part en Chine).
Nous repartons, requinquées par les raviolis et cette rencontre au cœur de la nuit… La marchande de raviolis nous attend demain.
Mais pourquoiiiii je suis paaaaarrrtiiiiee???
Snneeurfl!
@ Blogi : un moment de folie inconsidérée ?
Je VEUX et j'EXIGE une soupe aux raviolis!
(je suis en train de me rouler par-terre devant mon PC au bureau en battant des pieds).
@ Blogi : on va aller au "Spices" dans pas longtemps, je sens...
je peux dire que cela ne me fait pas envie? pour une fois ! (je ne suis pas fana de gastronomie asiatique)
@ Chocoladdict : pas de problème 🙂 !
Oui, petit dej, et quand bien même, j'ai soudain envie de raviolis aussi, rhaa !
@ Nekkonezumi : tu serais contente, en Chine c'est aussi le petit-déjeuner ! J'adore pour ma part !
Une autre vue de la Chine 🙂 Il est encore tôt pour moi pour les raviolis ^^
@ Océane : il fait froid et je t'assure que c'est délicieux même dès le matin. Quand il fait chaud aussi, en fait. Bon, tout le temps quoi !
J'adore ce genre de récit ...
@ Faustine : il y en a d'autres qui arrivent alors !