Au musée de Baroda (Gujarat)…
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L’Inde se modernise à petits pas. Et pourtant…
La femme en Inde, qu’elle vive dans les campagnes ou à la ville, qu’elle porte un sari ou un jean, qu’elle soit d’une famille pauvre ou aisée, traditionnelle ou cultivée, reste avant tout et uniquement l‘être dédié à la fondation d’une famille.
La féminité est bien sûr la vitrine de l’Inde. Combien de soupirs énamourés de futurs voyageurs et de touristes devant « la beauté des sari« , « les grands yeux des petites filles », « les lourds bijoux tellement romantiques », « les somptueux tatouages de mariage »… Mais ne te laisse pas prendre aux grelots des bracelets de cheville (signes de mariage) ou aux anneaux d’or et d’argent (la dot), ne te laisse pas prendre au maquillage appuyée des petites filles à peine pubères et montées sur talons depuis leur plus jeune âge.
La féminité est vantée, mise en peinture et en film en Inde avec forces courbes et scintillements parce que la séduction constitue le moteur autorisé de l’unique élément qui fasse que l’on tolère la naissance puis la présence de filles dans une famille : leur utérus. Leur capacité à procréer.
Non pas que la femme enceinte soit encensée, ne te méprends pas ! La femme enceinte est totalement cachée des regards, écartée de la vie sociale, masquée jusqu’au temps de la délivrance. On ne voit presque jamais de femmes enceintes en Inde car elles ont commis l’acte, réprouvé ici autant qu’en Occident par les moralisateurs (mais les moralisateurs ont plus de poids actuellement en Inde) et tant qu’elle n’a pas donné le fruit de ses entrailles, elle n’est rien.
La féminité ne s’accomplit et n’est reconnue en Inde qu’à partir du moment où l’on est mère. Par conséquent, toute l’énergie déployée, toutes les pensées caressées, tous les rapports humains qu’une jeune fille entretient se tournent vers ce but ultime : avoir un enfant.
Son rôle au sein de la famille et de la communauté, des parents ou des voisins, même des collègues ou des gens juste rencontrées par hasard, n’est pleinement accompli que si la femme est mère. Et je te parle aussi ici de femmes éduquées, diplômées, occidentalisées aussi. Et bien sûr, avoir un enfant hors mariage en Inde est aussi bien vu actuellement que cela l’était vers 1825 en Angleterre ou en France.
Une femme en Inde ne justifie donc son existence que et uniquement parce qu’elle se marie et met au monde un enfant. Et de préférence, un garçon bien sûr…
Ceci est ma participation, rien de girlie tu en conviens, au concours organisé par Fr@mboize !
Ta conclusion est celle qui montait dans ma tête pendant que je te lisais... le schéma familial traditionnel indien a encore de beaux jours devant lui, hélas.
@ Nekkonezumi : malheureusement, c'est le cas. Et c'est encore plus inquiétant quand tu entends les jeunes femmes de la diaspora, censées être plus éduquées, cultivées et diplômées, qui se retrouvent contraintes par les mêmes schémas de mariages arrangés et enfants dès que possible...
Et les femmes qui n'ont pas d'enfants???? Comment cela se passe-t-il?
@ Le Journal de Chrys : la répudiation de fait (mais non de droit) est à mon avis encore pratiquée dans les campagnes.
L'ostracisme dans les familles, et sans doute les regards peinés... En tout cas, la pression des aînés est réellement très forte. Il est possible d'adopter (d'ailleurs, la priorité est donnée aux familles indiennes en Inde), c'est donc une solution qui doit être envisagée mais je ne sais pas si la femme est alors considérée comme étant réellement mère : il faudrait que je me renseigne...
Il faut compter en plus qu'il y a un manque criant de femmes en Inde, très élevé dans certaines régions : tu imagines la pression supplémentaire...
Et ça sert aussi à faire la vaisselle, un utérus...
@ Noémie : tu fais bien de le rappeler, hihihi !
et les chappattis...
(commentaire qui ne fait pas avancer le schmilblick, mais je devais le préciser!)
J'imagine les pauvres femmes qui ne peuvent avoir d'enfants... et je n'ose même pas penser à la façon dont doivent être considérés les homosexuels (hommes et femmes).
@ Plume : en fait, l'homosexualité est présente, presque "palpable" mais absolument taboue. Et on ne parle bien souvent que celle des hommes...
Lady Gaga dit que son vagin est source de son talent. Megan Fox pense que sa puissance est dans son vagin. Elles devraient donner des conférences en Inde ! : )
@ M1 : absolument, une nouvelle idée de l'anatomie féminine serait la bienvenue. Même si je me demande si l'auditoire ne serait pas essentiellement masculin...
Oui, même question que Chrys, que se passe-t'il en cas d'infertilité?
@ Miss Brownie : ce que j'ai répondu à Chrys, ainsi que le fait qu'il y ait également une floraison des cliniques et traitements liés à l'infertilité ici, en plus des "remèdes" traditionnels et prières accomplies avec force offrandes etc.
On relativise bien mieux le sens des mots modernité et progrès...
@ Océane : si déjà la femme pouvait ne plus être un objet, une monnaie d'échange etc., ce serait une avancée réelle.
Participation prise en compte !
Merci !
C'est l'hallu quand même ....
@ Fr@mboize : oui, et cela énerve vraiment parfois.
Merci beaucoup !
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