La mousson est bel et bien arrivée.
Et il me semble qu’elle est déjà plus importante que les deux dernières que j’ai connues (oui, j’étais aussi à Bombay et en Inde en 2008, mais comme touriste), ce qui est une très bonne chose pour remplir les réservoirs d’eau à sec depuis quelques mois, ce qui est une moins bonne chose pour tous ceux laissés pour compte, vivant dans des cahutes à même le sol, en contrebas des rues inondées. Les travaux entrepris par la Municipalité de Bombay ? Néant, du rafistolage ou bien d’une telle incompétence (des trous) qu’ils ne font qu’empirer les choses…
Toujours est-il que toi, qui actuellement devrait gambader dans la chaleur sèche de la saison estivale européenne (à moins que la pluie et le froid… ? Ah, le changement climatique, ma bonne dame…), tu te demandes : c’est quoi la mousson ? Comment ça se voit, comment ça se sent, comment ça se vit ?
Voici donc quelques informations à l’usage de l’aquarium géant dénommé Bombay. La première étant : tous tes sens doivent être en éveil, ouvre tes chakras et communie avec Mère Nature…
D’abord, observe le ciel et ressens l’atmosphère : une lumière de plus en plus ténue, une lueur jaunâtre, le ciel s’assombrit et la sensation de moiteur s’intensifie ? La pluie arrive. Renifle, écoute : l’air est humide, les odeurs s’atténuent en une odeur de pluie, le croassement des corbeaux s’éteint ? La mousson est là. Touche le tronc des arbres et les murs effrités, ils sont… Meuh naaaaaan, je rigole…
Voilà. La pluie est là, quelques gouttes puis rapidement une averse et enfin un rideau de pluie. Dans le genre chutes du Niagara. Un grondement bruit dans tes oreilles, le vuvuzuéla n’est rien comparé à ce qui devient parfois un véritable rugissement. Le ciel est sombre, de toute manière tu ne le vois même plus, et (miracle !) même les voitures disparaissent, masquées par l’eau qui tombe mais aussi parce qu’elles sont bloquées dans un quartier voisin à cause d’un tuyau, d’un égout ou plus certainement du système d’évacuation des eaux qui s’est rompu… L’aquarium, réellement : de l’eau au-dessus, en dessous, autour et dans.
Pour cette raison, le plastique devient ton plus fidèle ami. Et là, pas question de sombrer dans l’environnementalisme : c’est une question de survie pour 50% des habitants de Bombay, de confort minimal pour 100% d’entre eux (et pour les vaches, cela représente 60% de leur alimentation… !). N’oublie surtout pas le sac plastique qui protègera chacune de tes petites affaires dans ton sac. N’oublie pas non plus la petite pochette zippée qui gardera ton portable au sec, combien de cartes SIM noyées éhontément quand l’eau monte tout à coup ! combien de numéros perdus dans les averses diluviennes qui s’écrasent sur nos frêles épaules ! La sacoche en plastique, voire le cabas en plastique qui te tient lieu de sac à main, renferme aussi des vêtements de rechange. Le poncho, bien plus pratique et moins collant que l’imperméable, plus maniable que le parapluie, devient ton allié favori, tout comme les bottes en plastique, que tu as eu soin de choisir avec goût et distinction (car monsoon rime avec fashioon, c’est bien connu…) :
Version « poppies », très Première Guerre mondiale, ou bien roses à pois.
Les miennes sont tartan écossais, beige claire mais pas Burberry…
Modèles trouvés ICI.
La mousson, c’est aussi essayer de se terrer au sec autant que l’on peut. Il faut dire qu’il ne fait pas chaud : 30° seulement, parfois 27°, c’est un scandale. Des places vides au travail (les trains sont bloqués), moins de monde dans les restaurants (les taxis sont bloqués) et dans les rues (les vaches sacrées sont bloquées). Les klaxons sont étouffés et les travaux s’arrêtent pour quatre mois : le bonheur des oreilles. C’est aussi la monoactivité, l’unique sujet de conversation et l’on compare, on explique, on en viendrait presque à souhaiter un feu de cheminée pour raconter ses souvenirs des moussons passées…
La mousson, c’est une promesse de récoltes, d’eau ménagère, mais aussi d’inondations, de glissements de terrain, de murs qui s’écroulent… L’éternel lutte du bienfait et de la malédiction.
J'aime tes bottes.
Serait-ce la mousson que les habitants du Var ont eu avant-hier avec glissements de terrain, maisons englouties, morts ...
@ Angélita : je me suis demandé aussi...
Est-ce qu'au moins ça noie les cafards ?
Je veux les bottes à coquelicots ! Et je viens de trouver ta carte dans ma boîte, elle est sèche et je l'aime. Merci !!
@ Nekkonezumi : même pas, le cafard est résistant (son hymne est "Résiiiiiiiiste, prouve que tu exiiiiiiiiiiistes !"). Elles sont belles, ces bottes, j'aimerais bien les trouver...
Super, je suis contente qu'elle soit arrivée !
J'aiiiime, c'est tout à fait ça!
Moi aussi, j'ai opté pour la gum-boot cette mousson-ci, et je reconnais au bout de 4 jours que JE NE REGRETTE PAS! En revanche, la mienne est toute simple bleue marine (je suis pauvre en Europe, je ne peux pas me permettre la fleu-fleur, snniiiifffff), mais en août, je récupère les vertes fluos à fleurs de toutes les couleurs de ma soeur! Yay!!! (pratique la soeur avec la même pointure!)
@ Blogi : je veux absolument te voir en bottes à fleu-fleurs vertes fluos. Si.
ben, les bottes, ils nous en faut ici aussi... c't'un scandale: il manque la chaleur.... (remarque, quand tu regardes les images dans le Var...)
@ Daydreamer : j'ai l'impression que le temps est tout tourneboulé !
ohlalala, les boites à pois...
(quand on m'avait parlé de la mousson à l'école, ça m'avait fascinée à l'époque. Depuis je ne sais plus trop...)
@ La Blonde : magnifiques, non ? La mousson, c'est tellement... et en même temps tellement... C'est à voir, franchement !
J'aime comme tu parles de la mousson.:) Et comme dans ta conclusion, je ne sais pas si ça fait envie, ou au contraire si c'est l'horreur. Disons que c'est la nature, c'est donc bien, aussi.
@ Kahlan : en fait, la mousson est vraiment nécessaire mais la ville et les habitants n'y sont pas totalement préparés. Même si elle vient chaque année.
J'avoue je n'aime la pluie qu'à petite dose, la nuit, quand je suis couchée dans mon lit, juste pour arroser le jardin !
Mais je kiffe tes bottes !
@ Fr@mboize : c'est l'intérêt de la pluie aussi, pouvoir avoir des bottes ultra-kitsch trop belles 😉 !
Y a la mousson dans le Var aussi ! http://tinyurl.com/37zd7oc
Sinon porter un t-shirt/culotte avec cette humidité, ça doit être très hype : )
@ M1 : en plus, le jour où nous avons eu vraiment de très grosses averses ici aussi ! Oui, même plus besoin de concours de T-shirts mouillés : tu voudrais avoir un T-shirt sec que tu ne pourrais pas...
je me demande si je ne ferais pas bien d'investir dans des bottes vu le temps de cochon qu'on a ici même sans mousson
@ Chocoladdict : ouiiiiiiiiiiiiiiiiii, et je suis sûre que tu peux en trouver avec des carrés de chocolat 😉 !
J'adore ces bottes ! Je veux les mêmes!
@ Nane : elles sont belles, hein ? Franchement, si elles n'étaient pas si chères (je ne me souviens plus du prix, mais ce n'était pas donné quand même je crois), je me laisserais bien tenter...
J'ai reçu ta carte hier... Dois-je en conclure qu'il faut autant de temps à une carte postale pour faire Bombay-France, que Sud-Bombay-Bombay-Nord?
@ Blogi : absolument ! Bombay est un pays à elle toute seule, na ! Hihihi, c'est fou quand même...
J'aimerai bien la vivre moi la mousson. Bon, une fois, hein, juste histoire de ressentir ce que tu décris !!!
@ Faustine : c'est une expérience intéressante, assez étonnante quand tu vois des trombes d'eau tomber du ciel tout à coup ! On est prudents par rapport aux différents problèmes que cela peut poser, mais après huit mois de beau temps presque permanent, la pluie fait du bien !
l'occidentale futile que je suis pense aussitôt à un bon sérum antifrizz pour mes cheveux.
La mousson donc c'est utile mais terrible.
(j'ai reçu ta carte postale merci, elle trône dans ma salle de bain, elle s'accorde avec mon carrelage. ca c'est futile aussi).
@ Pivoine : et tu as raison. Mais il fait quand même chaud donc je n'ai pas le courage d'essayer d'étaler quoi que ce soit sur mes cheveux !
Je suis très contente pour la concordance carrelage-carte postale, c'était volontaire, hihihi !
As-tu goûté à la pseudo mousson française ? On en a eu une qui a duré quelques heures il y a trois semaines de cela, mais ici, seuls les piétons appeurés restent bloqués, croyant à une simple averse... Réchauffement climatique ? fonte des glaces ? colère des dieux ? quelle qu'en soit la raison, je préfère de loin la mousson yunnanaise
@ Leïla : oui, il a plu presque tout le temps les quelques jours où j'étais à Paris ! C'est un peu étrange, et surtout inattendu : au moins, au Yunnan ou en Inde, on s'y attend quand c'est la saison (même si on peut être surpris quand même).
tu crois que les bottes existent aussi en version fourrée moumoutte ?
hyper utiles à paris au moins de juin. j'ai froid, j'ai froid, j'ai froid. miss you !
@ Patricia : je crois qu'il y a une version ABBA, les coquelicots sont en poils... en pashmina même, héhéhé !
J'essaie de t'envoyer des degrés au-dessus de 20°, mais ça n'a pas l'air de marcher. Des bisous pour te réchauffer !