« La Cité de la Joie » : Calcutta, oh Calcutta…

La Cité de la Joie

Etrange effet que celui que m’a fait ce film…

Je ne l’avais jamais vu, et lors de sa sortie (1992), l’histoire un peu mièvre de ce médecin américain à Calcutta, ponctuée par les spectateurs de « oh comme c’est horrible, la misère, la lèpre », m’avaient rendue méfiante. Les oeuvres qui génèrent ce genre de réaction sont trop souvent fondées sur le voyeurisme et le sensationnalisme : on met à distance l’horreur par des mots vides, et on oublie bien rapidement. Je les fuis donc.

Il y a quelque temps, j’ai vu La Cité de la Joie. J’ai immédiatement mis de côté Patrick Swayze, médecin cherchant la guérison d’une blessure personnelle par un séjour en Inde. L’Inde, comme remède curatif à sa propre vie, voici un lieu commun… Mais il incarne bien cette rage du « pourquoi, mais pourquoi donc ??? « . Il se bat, baisse les bras, se heurte aux Indiens, se décourage, se lance dans la bataille, continuellement. Om Puri est son double indien, au visage parfait pour personnifier l’Inde balafrée mais courageuse, celle des migrants (du Bihar ici) dévorés par la grande ville. Il y a aussi du cliché ici.

Quoique.

L’exode rural du Bihar est réel depuis longtemps. Arrivés d’une campagne misérable où ils abandonnent la solidarité familiale en même temps que la famine, Zola n’est pas loin, les Bihari pour un travail hypothétique et sous-payé finissent sur le trottoir des métropoles indiennes, au sens propre et au sens figuré, autant de proies pour les potentats locaux que l’Etat laisse proliférer tant ils se substituent à ses devoirs…

L’image me revient d’une petite gare du Penjab, ce train venu déverser son flot de Bihari pour moissonner le riche Etat : maigres, petits, des enfants comparés aux géants sikhs, entassés à tel point que je suis persuadée qu’il y a des corps sans vie restés dans le train vide. Tu prends alors la mesure de cette Inde loin des clichés touristiques, loin des enfants-au-sourire-éclatant-sur-fond-de-monuments-historiques-et-de- « spiritualité » (énormes guillemets). C’est ça l’Inde, celle de 700 millions de personnes, la vraie.

Plus qu’une histoire d’hommes, La Cité de la Joie est pour moi plutôt le portrait d’une ville : Calcutta dans sa plus stricte réalité, dans les années 1980 nous laisse-t-on croire. On sait alors l’état de cette ville, ancienne capitale du Raj britannique aux prises avec le Moyen Âge : dévorée par la lèpre, dévastée par la mousson quand ce n’est pas par les épidémies, les bidonvilles, les rats, les cadavres.

Calcutta est, pour moi, très clairement et très intensément la ville que je préfère en Inde après Bombay. Une Bombay-upon-Bengal-Sea, une belle décadente grouillante d’activité, croulante et grandiose, une Palerme britannique, qui tente d’arracher cette image qui lui colle à la peau, abritant les rares dépositaires d’une pensée indienne de qualité, profonde, rénovatrice, innovatrice. Une pauvreté devenue absolue, la maladie : Calcutta ne te cache ni ne t’épargne rien car elle est l’Inde beaucoup plus que d’autres villes, quand Bombay idolâtre l’argent, que Delhi se pare d’une morgue toute administrative ou que Bangalore et Hyderabad se complaisent dans la poussière du silicone.

Calcutta donc. Elle est dans ce film la une métaphore de l’Inde, la ville aux dormeurs de rue se battant pour conserver leur territoire, la violence des rapports humains, l’exploitation de l’homme par l’homme (l’Inde est malheureusement le pays où cette expression prend le plus son sens : même en Chine pop’, je n’avais jamais vu ça). Les mafias locales et leurs patrons, qui prennent un malin plaisir à jouer les gourous, à assurer la protection, à jouer des divisions, à jouer de la crainte de perdre son gagne-pain, son toit, ses enfants. La violence des mots et des coups contre celui qui apporte l’espoir, qui veut faire changer les choses, qu’il soit Indien ou non. Tout ça, c’est l’Inde très exactement.

Je regarde ce film et, sans m’y attendre un seul instant, j’en prends plein la figure. Je suis anéantie et bouleversée par ce que je comprends.

Non. La Cité de la Joie, ce ne sont pas les années 1980. La Cité de la Joie c’est aujourd’hui, quoi que disent ceux qui choisissent de se voiler la face ou de se faire les zélotes du « miracle indien ».

C’est que nous voyons chaque jour : des gens qui croulent sous les dettes, embobinés par leurs parents, leurs voisins, leur gourou. L’urgence désespérée de colmater un toit pendant la mousson, de sauver quelques hardes lors d’une inondation, un travail qui tue à petit feu, qui heurte le corps et anesthésie l’esprit, la rage désespérée non de s’en sortir mais de survivre, les enfants défigurés, vendus, les moignons tendus pour attraper une maigre pitance jetée avec mépris, les promesses de ceux qui font tinter les roupies dans leurs poches, et les gens accroupis partout partout partout, la vision la plus commune en Inde, une gigantesque latrine improvisée à ciel ouvert.

Les hommes qui courent dans les rues embouteillées, pieds nus parfois, tirant leur rickshaw ? Tu en vois à Calcutta aujourd’hui, et ailleurs aussi. Les inondations qui détruisent l’habitat d’une population déjà rudement éprouvée sans que l’Etat ne lève le petit doigt ? Chaque année tu le vois. La volonté exemplaire de continuer, malgré tout ? Chaque jour, chaque minute tu le vois. L’impossibilité de faire changer quoi que ce soit ? Chaque jour, chaque jour amèrement tu le constates.

Chaque jour. Et pas dans les années 1980.

Je crois que ce film m’a tout simplement fait prendre conscience que je vivais en Inde.

Calcutta rickshawwallah

Un rickshawwallah à Calcutta.

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22 commentaires

  1. Un peu comme toi, j'ai fui Patriick et la peur du dégoulinant de bons sentiments. Ayant lu "Cette nuit la liberté" dans ma jeune jeunesse, je devrais savoir que Lapierre écrit bien l'Inde... tu m'as donné envie, merci !

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    • @ Nekkonezumi : je n'ai jamais lu ses livres, il faut vraiment que je m'y mette ! Peut-être devrais-je commencer par celui-là, d'ailleurs.

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  2. Tu me donnes envie ! Je connaissais le livre de Dominique Lapierre, .... est-ce une adaptation ? Oui c'en est une je viens de voir ça sur le net... je ne suis pas branché Dominique Lapierre, il fait un peu trop mère Thérésa... mais tu me donnes envie de lire à nouveau le livre, me v'la bien.... et par la même occas' en furetant dans ma biblio, je tombe sur Ô Jérusalem du même.... je vais lire les deux..... heureusement que je suis presque en r'trait'....

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    • @ Ckan : oui, effectivement, c'est l'adaptation, avec quelques entorses. Pour ma part, je n'en ai encore jamais lu, je vais m'y mettre !

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  3. ouah. dur quand même. comment on réagit au fil du temps? on s'habitue? ou pas? a-t-on l'envie de changer qqch? je reporte d'autant plus le "voyage en Inde", je ne me sens pas capable d'une telle confrontation avec ce qui est censé faire partie de mon patrimoine (génétique du moins). raconte moi un jour si tu as le temps. bisous

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    • @ La Pythie : tu sais, le pire est sans doute le regard des nouveaux parvenus, enrichis plus ou moins récemment, qui n'en ont rien à faire du reste de l'Inde, et ne soulèveraient pas le petit doigt pour aider leur pays. J'ai découvert en Inde l'individualisme primaire, féroce et implacable. Réellement. Alors si l'on "s'habitue" (un bien grand mot : on va dire que l'on fait avec pour ne pas se laisser dévaster) au spectacle de la misère et de la maladie, celui de l'indifférence et de l'absence de solidarité venant des élites, ça, jamais.
      Je ne sais pas pour le voyage en Inde si tu y trouveras plus de commun ou d'étrangeté, je ne sais pas d'ailleurs entre les deux ce qui serait le plus dévastateur et le plus réconfortant...

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    • @ Manu : des choses ont réellement changé, une modernité de façade, une vitrine pour rassurer les investisseurs (le portable, l'industrie informatique...) sans que les infrastructures concrètes et sociales aient reçu une part de la "croissance". Dans le même temps, une petite minorité s'est enrichi, une autre petite minorité s'est grassement enrichie (profitant des très bas coûts d'une main-d'oeuvre tellement désespérée qu'elle est réellement corvéable à merci) et qui ne lèvent pas le petit doigt (ou si peu) pour aider la majorité de la population. En revanche, sauver les chiens errants et les nourrir de Royal Canin, ça oui...

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  4. J'ai été très émue par le livre, (lu en Inde, et où j'ai mieux compris ou visualisé certaines choses en étant sur place) mais en regardant le film ensuite... comment dire... ce bidonville qui fait presque club med, Patrick Swayze tellement trop... Patrick Swayze! j'avoue que j'ai eu du mal à ne pas rigoler tellement j'étais consternée par la mise en scène à chaque minute du film! Je veux bien que ce soit une adaptation, mais tout de même...

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    • @ Spike : on m'a dit qu'en effet le livre était beaucoup mieux (j'imagine que la présence d'un prêtre français fait moins cliché hollywoodien qu'un médecin américain joué par Patrick Swayze).
      Pour ma part, je crois que ce que j'ai ressenti avec ce film n'a rien à voir avec les images ou l'intrigue (le bidonville est très propret, je suis bien d'accord, et je crois que l'absence d'odeurs (là, le réalisateur ne peut rien faire...) joue beaucoup pour aseptiser le film) : mais le fond des choses, les relations humaines, le désespoir, ce sont ces éléments qui m'ont touchée.

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  5. J'ai vu ce film il y a longtemps et c'est vrai, quand on entend les infos, on entend pays à bonne croissance économique... Mais quand on entend ceux qui y ont voyagé... Le discours diffère...

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    • @ Le Journal de Chrys : l'arbre qui cache la forêt, l'Inde et ses médias parviennent à masquer la réalité avec beaucoup de dextérité. En fait, ils font semblant d'oublier 70% de la population : c'est vrai que, dans ces conditions, les chiffres de la croissance économiques, des investissements, de la productivité etc., sont bien meilleurs.

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  6. Très bon film en effet,le livre est mieux, comme souvent.
    C'est marrant parce que ce film a eu le meme effet sur mon mari,mais ici en France:lors d'une insomnie de nostalgie pour son pays, il a trouvé une vieille cassette vidéo(t'as qu'a voir si c'est vieux!)et c'était ce film!Il en été tout chamboulé!
    Un autre livre que je peux te conseiller ,qui est terrible tellement il te prend c'est SHANTARAM de Gregory david Roberts,mais c'est a Bombay,c'estun livre époustouflant!D'ailleurs Mira Nair est en train d'en faire une adaptation cinéma ,avec J.Depp(je répiiiiiiiiiigne!!!)

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    • @ Zaneema : il faut absolument que je lise le livre, maintenant que j'ai vu le film (c'est malin, je préfère faire l'inverse d'habitude...). C'est drôle cette histoire avec ton mari... je le comprends tellement, et je pense avoir ressenti à peu près la même chose. J'ai vraiment été chamboulée (alors même que l'histoire est mièvre au possible, mais l'ambiance, les difficultés, l'impossibilité presque d'avancer...).
      Quant à "Shantaram", je ne l'ai pas encore lu et je rechigne un peu... car tout le monde en parle ! Hihihi ! C'est mon côté insupportable... Mais je sais qu'il faudra que je le lise un de ces jours 😉 ! Mais peut-être que Johnny Depp et Mira Nair me convaincront...

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  7. Bon ben moi j'ai pas vu le film et j'ai pas lu le livre, je vais demander à mère-grand de me raconter tout ça !

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    • @ EmileM's : oui, je pense qu'on peut lui faire confiance (attends quelques années avant de le lire quand même, petit Emile !) !

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  8. J'ai passé1 mois en Inde en 1984 de Srinagar à Bombay,voyage très fort en souvenirs et sensation faisant participer les 5 sens.Je vois que peu de choses onr changé malgré l'évolution économique.Merci pour tes reportages,que fais tu en Inde?

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    • @ Quenotte : je vis en Inde en fait ! Et plus je côtoie des gens qui y sont venus il y a des années, pour y voyager ou y vivre, plus j'ai l'impression que certaines tendances lourdes n'ont pas bougé d'un pouce. Il y a des modifications réelles, mais elles semblent être de surface.

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  9. Oh oui, en revenant d'Inde j'avais lu le livre puis regardé le film. Je me rappelle avoir été frappée par le fait que rien n'avait changé là bas a priori.

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  10. Salut !
    Je découvre tout juste ton site, par le biais donc de cette chronique. Personnellement, je me suis toujours méfié des livres grand public de ce genre, qui trop souvent ne livrent que des images très réductrices voire caricaturales de leurs sujets. Il ne me semble pas que celui de Lapierre échappe à cette "règle". Comment accorder du crédit à quelqu'un qui parle de neige à Calcutta ? Je vis dans cette ville depuis quatre ans et jamais je n'en ai entendu parler. Etrange donc de la part d'un auteur qu'on dit très bien connaitre son sujet... Mais ceci n'est qu'un détail au regard de l’œuvre dans sa globalité, qui, comme tant d'autres avant et après, se borne, hormis les rapports humains, à faire de Calcutta une des portes de l'Enfer ici-bas, où des millions de pauvres hères viennent mourir parmi les rats et les ordures, etc... etc...

    Calcutta, surtout quand on la compare aux autres grandes métropoles indiennes, est une ville accueillante, souvent jolie, toujours pittoresque, et en aucun cas ce havre de malheur et de crasse que se sont plu à soi-disant décrire des personnalités grand-public comme Dominique Lapierre ou le célèbre escroc Mére Teresa...

    Je finirai en ajoutant que les habitants de Calcutta ont désormais un vrai ressentiment envers ces propagateurs de fausse image, qui ont contribué à l'absence (à l'époque et aujourd'hui) de tourisme, d'entreprises...

    Namasté !

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    • @ Ben Barthélémy : bonjour et merci pour ton commentaire ! J'ai effectivement la même méfiance envers les bestsellers, et notamment sur l'Inde, qui ne donnent souvent qu'une image tronquée de la réalité (c'est aussi ce qui leur permet de vendre : soit l'angle misérabiliste, soit l'angle Bollywood 😉 )
      Pour le coup, Calcutta est une ville que j'ai adoré à chaque fois que j'y suis allée et qui, après Bombay évidemment ;), est ma ville préférée en Inde. Toutefois, il m'apparaît tout aussi réducteur et limite propagandiste de vouloir nier la réalité, visible, palpable, olfactive (j'ai suffisamment traîné mes guêtres à Calcutta pour l'avoir vu) : il y a une pauvreté crasse à Calcutta. Tout comme il y a des quartiers pomponnés. Tout comme il y a des quartiers qui oscillent entre destruction et construction. Tout comme il y a une population qui vit dans des conditions d'extrême pauvreté, et que d'autres vivent très correctement, tandis que d'autres encore vivent dans le luxe. Dominique Lapierre est très clair sur la problématique qu'il choisit et il s'y tient : il parle d'une certaine société à Calcutta, il parle de la rue, il ne fait pas un compte-rendu sociologique de la population de la ville. Si le lecteur croit avoir un portrait de l'ensemble, c'est qu'il a mal lu.
      De la même manière, Rohinton Mistry et Salman Rushdie sont les deux "portraitristes" les plus pertinents sur Bombay : mais à aucun moment ils ne prétendent faire oeuvre totale sur la ville et décrire une version "finale" et définitive des gens qui y vivent. Non, ils décrivent une certaine société, une certaine population et, surtout, à un certain moment (n'oublions pas quand a été écrit "La Cité de la Joie" et dans quel contexte).
      Quant au ressentiment des habitants de Calcutta dont tu parles, je le comprends fort bien : vivre dans une ville qui garde aujourd'hui les séquelles de ce qu'elle a été dans les années 1970-1980 n'est pas simple à dépasser, et surtout à remplacer. Comment expliquer aux gesn, aux touristes aussi, que Calcutta a changé ? Comment le prouver ? Mais je souris aussi toujours un peu. Ce discours me fait tellement penser à celui des ultra-nationalistes indiens que j'ai pu rencontrer et avec qui j'ai du débattre, et qui me disaient qu'il n'y a pas de misère crasse en Inde (alors qu'au pied de l'immeuble où nous étions des mères lavaient leurs nouveaux-nés dans une bouche d'égout : certes, chacun ses valeurs et à chacun de déterminer ce qu'est la misère crasse. Pour eux, ce n'était pas un problème. Pour moi, c'en est un car je trace des limites à la relativité culturelle...) et que cette image est véhiculée par les Occidentaux pour dénigrer l'Inde dont l'histoire et le destin sont si exceptionnels, et pour l'empêcher d'accéder à la place qui devrait être la sienne. Soyons sérieux deux minutes et réalistes aussi un peu : même en étant fou de ce pays, il y a une réalité visible et palpable, même dans cette ville que j'aime tant qui est Calcutta.

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