La route de Bombay (Part two : « How to drive and not to drive »).

Maintenant que tu sais comment fonctionne la circulation routière en Inde, voici ce qu’il en est à Bombay…

Mouahahahahah !

C’est exactement la même chose, avec les vaches, poules et chèvres comprises, mais en plus… diabolique. Urbanisme inexistant ou déroutant, voilà le maître-mot du fonctionnement routier de Bombay (routier déroutant, tu as vu ça ?).

Un exemple ? Il n’y a réellement qu’un seul axe majeur nord-sud (la rue qui passe devant chez moi : tu imagines le boucan…) : il y a quelques jours, des parents l’ont investi pour manifester contre la fermeture d’une école. Regarde, c’est le petit point noir vers le sud. Ils ont bloqué juste cette portion de route par un sitting et un barrage policier. Conséquence ? Tout a été embouteillé pendant toute la journée dans les quartiers que j’entoure de rouge sur la carte :

Embouteillages_Bombay

Et quand je parle d’embouteillages, c’est quatre voies qui ne bougent pas d’un poil, à n’importe quelle heure de la journée (on te parlera d’heures de pointe : c’est faux, Bombay vit à l’heure de pointe en permanence, sauf entre 2h et 5h du matin), les klaxons nécessaires et les gens qui s’énervent. Dans ce genre de situation, c’est beaucoup plus sécurisant d’aller à pied. Pour une fois que l’on peut traverser sans attendre des heures, courir, stopper net et faire « olé » à chaque fois qu’une voiture passe !

Second exemple : on aime faire du sensationnel urbain à Bombay. Du genre : à grand renfort d’effets de manches et de clameurs, a été ouvert fin juin (après neuf ans de travaux et sans savoir comment rembourser la moitié du coût) la moitié du pont construit entre Bandra et Worli (là, tu vois, la baie à l’ouest de la ville). Le but était de désengorger l’espace routier nord-sud. Sauf que :

– déjà, quand le pont était encore en construction, je suis restée en arrêt devant le débouché du pont à Worli. Un T. Comment aucun urbaniste, ingénieur ou architecte (ou ouvrier, tout simplement) n’a pu se poser la question suivante : comment vont faire les arrivants de Bandra pour aller vers le sud, ils vont opérer un demi-tour ? comment le trafic généré par une deux fois deux voies rapides va-t-il se diffuser à l’arrivée sur une rue ordinaire ? comment ce trafic qui va croître va-t-il se distribuer sur un axe routier déjà fortement embouteillé tout le long de la journée avant même l’ouverture du pont ???

– enfin, pourquoi construire un nouvel axe qui facilite le transport nord-sud alors que pour la viabilité de la ville, c’est l’axe est-ouest qui doit être mis en valeur ?

Depuis l’ouverture du pont (et l’arrivée de la mousson, ce qui n’aide pas j’en conviens), le trafic est encore plus monstrueux. Tac met d’habitude une demi-heure pour rentrer du bureau à l’appartement : c’est désormais une heure, deux heures, deux heures et demi pour parcourir cinq kilomètres de rues. Alors que nous habitons à plus de dix kilomètres du pont. Dingue.

Le plus drôle ? Vingt-cinq jours après l’ouverture de la moitié du pont (l’autre voie n’est pas encore réalisée), le revêtement commence à partir en noix de cajou. Les nids-de-poule, dont je pense l’Inde a à l’échelle mondiale le plus haut taux, vont commencer à se former sur ce pont tout neuf. Voici du beau boulot, utile, financé avec parcimonie et intelligence. Certains doivent se frotter les mains…

Pont_Bandra_Worli

Pont_Bandra_Worli_2

Oui, c’est du beau revêtement tout neuf, ça…

HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)

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